Prompts à commenter ses interventions, les partis islamistes et Talaie El-Hourriyet hésitent encore à répondre aux déclarations du vice-ministre de la Défense. Lahouari Addi: «Le rapport des forces est en faveur de la société» En réaction au discours du chef d'état-major, ce politologue commente: «Gaïd Salah a parlé ce lundi 20 mai. Il l'a fait parce que désormais la façade civile du régime ne veut plus s'impliquer dans la crise. Bensalah attend impatiemment le 4 juillet pour rendre le tablier.» «Qu'a-t-il dit? Il continue de menacer tous ceux qui proposent à l'état-major d'autres solutions de sortie de crise.» «Dans son discours, il menace implicitement le général à la retraite Benyellès parce qu'il n'accepte pas que des personnes qui ont eu des fonctions dans l'armée sortent du cadre tracé par l'EM. C'est pour cette raison que Tewfik et Tartag ont été arrêtés... On ne fait pas d'offre politique en dehors de celle de l'EM, surtout quand on a été un militaire», estime-t-on. «Quand Gaïd Salah affirme que la revendication de la rue yetnahaw ga3'' est irréaliste, il ne parle pas de l'élite civile que l'armée emploie. L'EM est prêt à envoyer Bedoui, ses ministres et les députés qui le soutiennent en prison. Il parle des généraux impliqués dans la politique, y compris lui-même qui devait partir à la retraite il y a 15 ans», a-t-il précisé. «Faisons un peu d'analyse. Il y a un rapport des forces depuis le 22 février entre l'EM et la société. Jusqu'à aujourd'hui, ce rapport des forces est en faveur de la société qui a encerclé politiquement et pacifiquement les généraux. L'état-major est sous le siège de la société! Il ne peut pas forcer le siège en sortant les chars car il y a un risque que des officiers des unités opérationnelles ne suivent pas, outre le danger de diviser l'armée», peut-on lire encore sur son post facebook. «Ce qui se passe aujourd'hui en Algérie est unique au monde et dans l'histoire: une population civile déterminée qui encercle pacifiquement un état-major qui n'est pas sûr du soutien des officiers des rangs!», a-t-il commenté. «En Algérie, la population manifeste pour exiger la libération de l'Etat de la tutelle de la hiérarchie militaire et de sa police politique. Le rapport des forces est en faveur de la société parce que celle-ci n'est pas opposée à l'armée. Le MPA satisfait des déclarations de Gaïd Salah Le MPA de Amara Benyounès «accueille avec satisfaction les dernières déclarations du vice-ministre de la Défense nationale et chef d'état-major de l'ANP, qui constituent une confirmation sans équivoque de l'engagement de l'institution militaire pour une sortie de crise apaisée». Tout en réitérant son soutien à une solution politique,il réaffirme «son attachement à un processus constitutionnel, seul à même d'épargner au pays des errements préjudiciables, qui pourraient hypothéquer son avenir immédiat». «Ainsi, l'organisation dès que possible d'une élection présidentielle, garantie par des mécanismes de gestion indépendants et transparents serait la solution idoine et démocratique pour une sortie de crise, et l'avènement d'un pouvoir politique légitime issu d'urnes transparentes.» Soufiane Djilali: «Une tentative de reprise en main du Hirak» Dans sa réaction au discours de Gaïd Salah, le président de Jil Jadid, Soufiane Djilali estime: «Il y a une volonté de perpétuer le régime à travers l'application stricte de la Constitution, qui a été conçue pour le régime et contre le peuple.» «On exige un changement radical et pacifique du régime, non pas des règlements de comptes car l'avenir de ce pays nous préoccupe», a-t-il soutenu. «Aujourd'hui, il est temps d'opérer un vrai changement et permettre au peuple de retrouver sa souveraineté...», a-t-il conclu.