Des accusations sont formulées contre ce dernier, parmi lesquelles l'on cite «le détournement, l'agissement fractionnel, et le recrutement abusif». La grogne qui secoue le Syndicat national des douanes (SND) connaît un virage décisif. Hier, sur les 52 sections de wilaya que compte le SND, 43 ont tenu un rassemblement au siège de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), pour exiger le départ de M.Ahmed Badaoui. «Ce dernier ne s'est pas contenté de manigancer pour déstabiliser le syndicat, mais ces attaques ont visé les institutions de l'Etat, le président de la République en premier lieu, ce qui est impardonnable», précise un syndicaliste, ancien collègue de Badaoui qui est désormais membre actif du mouvement de redressement, créé ce mois-ci, avec pour objectif principal de pousser Badaoui à la porte. Des accusations sont formulées contre ce dernier, parmi lesquelles l'on cite «le détournement, l'agissement fractionnel, et le recrutement abusif» Ainsi, est-il reproché notamment à ce dernier d'avoir fait preuve de «favoritisme et de trafic d'influence dans l'octroi de promotions internes à son entourage direct et familial». Pis encore, Badaoui, et selon les propos des contestataires «est responsable de détournement et dilapidation des fonds des oeuvres sociales dans les dépenses de prestige et des réunions inutiles, organisées dans les grands hôtels, et d'avoir loué un appartement haut standing à Alger avec les deniers des travailleurs...». Les redresseurs du Syndicat des douanes préconisent «le règlement des problèmes socioprofessionnels des travailleurs dans le cadre du dialogue et la concertation entre l'administration et les instances syndicales, et que la grève doit être le dernier recours... ». Notons que M.Ahmed Badaoui, suspendu par le directeur général, M.Sid Ali Lebib, fait l'objet de plusieurs plaintes, dont celle liée «à la dilapidation des deniers des oeuvres sociales». Les protestataires ont lancé un appel à leurs collègues pour intégrer le mouvement pour «l'assainissement de notre syndicat national en le libérant de la mainmise de réseaux maffieux». Un voeu, en partie exaucé, sachant que ce mouvement connaît de plus en plus d'adhérents et s'élargit davantage au fil des jours. Ayant été créé par une dizaine de sections syndicales seulement, ce dernier constitue aujourd'hui une véritable force. Il convient de rappeler que Badaoui a chapeauté une coordination syndicale à laquelle s'est associé le port, Naschco, l'aéroport et les finances, un véritable front contre des responsables de l'Ugta, à leur tête le chargé de l'organique M.Djenouhat, accusé de gérer le syndicat «avec les méthodes du parti unique». La direction nationale de l'Ugta, à sa tête M.Sidi Saïd qui s'est montré solidaire avec Badaoui, n'a pas manqué d'appeler l'ensemble de ses élus à tous les niveaux de la hiérarchie syndicale, au strict respect de l'application des statuts et du règlement intérieur. En faisant allusion aux personnes qui veulent «déstabiliser la Centrale syndicale», le Sg de l'Ugta a précisé que «la cohésion et l'unité syndicales, fondements de nos missions, ne doivent en aucun cas faire l'objet d'amalgame ou de confusion». Ce dernier a même fait part devant sa base que des contacts avec le SND ont eu lieu pour convaincre ses membres à ne pas recourir à la grève « puisque nous nous sommes engagés à régler le problème de Badaoui qui a été suspendu de ses fonctions». Avant de mettre en garde que «le non-respect des dispositions statutaires et réglementaires ainsi que des directives fera l'objet de mesures édictées par les règles régissant le fonctionnement de l'organisation».