Le bras de fer se durcit La réaction de l'UA intervient au lendemain de la grève générale de deux jours initiée par les mouvements de contestation soudanaise, réclamant la mise en place d'»un gouvernement civil», plus de six semaines après la destitution du président Omar el-Bachir. L'Union africaine a réitéré, hier, son appel à une solution rapide à la crise actuelle au Soudan, insistant sur le dialogue et le respect de la volonté du peuple soudanais, ont rapporté mercredi des médias locaux.»Nous réaffirmons le besoin urgent d'une résolution rapide de la crise actuelle basée sur le respect de la volonté et des aspirations du peuple soudanais d'une transition démocratique», a déclaré l'Union africaine dans un communiqué. L'organisation panafricaine a exprimé, également, sa «profonde préoccupation face à la situation au Soudan et à ses conséquences pour le pays, la région et le continent africain», a poursuivi la même source. L'UA a appelé, en outre, «tous les Soudanais à défendre les intérêts de leur pays avant toute autre considération», invitant «l'armée et les représentants des forces civiles à travailler ensemble pour trouver une solution globale à la crise». «L'Union africaine continuera d'aider le Soudan à s'engager de manière positive et loyale dans un processus conduisant à une solution politique globale», a déclaré le commissaire africain chargé de la Paix et de la Sécurité, Smaïl Chergui, qui s'est exprimé après sa rencontre lundi avec le chef du Conseil militaire de la transition au Soudan, Abdul Fattah Burhan.»Nous estimons que les Soudanais ont la capacité de créer une nouvelle phase pour leur pays», a souligné M. Chergui, affirmant avoir échangé avec le chef du Conseil de transition leurs points de vue sur la situation au Soudan. «L'Union africaine est prête à soutenir le processus de dialogue en cours et à faciliter le soutien international en faveur de la stabilité et du développement au Soudan», a fait savoir, également, le Commissaire africain chargé de la Paix et de la Sécurité. La réaction de l'UA intervient au lendemain de la grève générale de deux jours initiée par les mouvements de contestation soudanaise, réclamant la mise en place d'«un gouvernement civil», plus de six semaines après la destitution du président Omar el-Bechir. Des employés de l'aéroport, de la Banque centrale, de la compagnie nationale d'électricité, ou encore des fonctionnaires du parquet général, ont annoncé leur participation à cet arrêt de travail de 48 heures effectué mardi et mercredi derniers. Ce mouvement de débrayage a été engagé par les mouvements contestataires après l'impasse dans les négociations avec le Conseil militaire de transition autour de la composante du Conseil souverain, l'organe qui doit diriger le pays durant la transition jusqu'aux prochaines élections et pour lequel les militaires entendent une présence largement plus forte que celle des représentants de la contestation. Parmi les différents points litigieux de la négociation toujours en cours, il y a également la question du maintien ou non de la charia pour laquelle les partis islamistes sont montés au créneau, soutenant les militaires qui entendent garantir son application.