Le texte consacre un relèvement jamais égalé des dépenses d'équipement de 28,7% par rapport à 2005. Le Président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, a signé samedi la loi de finances pour l'exercice 2006, lors d'une cérémonie officielle organisée au siège de la présidence de la République. Adoptée le 15 novembre dernier par les députés à l'APN, et une semaine après par le Conseil de la nation, la loi s'inscrit dans le prolongement des objectifs de la loi de finances complémentaire pour 2005 qui avait dégagé la première tranche du budget du programme complémentaire de soutien à la croissance (PCSC) pour 2005-2009. Le texte entre ainsi en vigueur pour prendre en charge la première année pleine de l'exécution de ce programme quinquennal doté d'une enveloppe de 4200 milliards de dinars. La loi consacre un relèvement jamais égalé des dépenses d'équipement de 28,7% par rapport à 2005, soit 1 348 milliards de dinars et un budget de fonctionnement de 1283,5 milliards de dinars. Elaboré sur la base d'un baril de pétrole à 19 dollars, la loi de finances 2006 prévoit une inflation de 3,5% et une croissance de 5,8%. Elle prévoit aussi des recettes de 1667,9 milliards de dinars et des dépenses de 2631,4 milliards de dinars, soit un déficit budgétaire de 963 milliards de dinars équivalent à 16,8% du PIB. Le texte donne ainsi les moyens à l'Etat de traduire dans les faits ses cibles socio-économiques d'appui à une croissance forte et durable dans un proche avenir, y compris l'affectation de fonds importants aux transferts sociaux de toutes sortes. Ces données auront un impact considérable sur la situation socio-économique du pays et de l'emploi, a précisé le ministre des Finances, Mourad Medelci. Ainsi, 600.000 postes d'emploi sont prévus au cours de l'année 2006, dont 22.503 postes budgétaires pour les institutions et administrations publiques, 176.000 dans le secteur de l'agriculture, et 460.000 à travers les dispositifs de promotion de l'emploi. Aussi, l'Etat a consacré pour l'exercice 2006, 512 milliards de dinars en termes de budget consacré aux transferts sociaux, ce qui représente une augmentation de 62,6 milliards de dinars par rapport à 2005. En s'inscrivant dans la perspective de la réalisation des objectifs assignés au PCSC pour une enveloppe colossale de 4600 milliards de dinars ou environ 60 milliards de dollars pour les cinq ans. C'est qu'il s'agit de poursuivre, relève les spécialistes, la démarche stratégique visant à améliorer les conditions de vie du citoyen en matière d'habitat, d'accès à l'eau, aux soins et aux prestations de base, à l'éducation et à la formation, sans oublier le développement et la modernisation du service public et le rééquilibrage territorial à travers le développement du réseau routier et ferroviaire. A travers une série de mesures, la loi se propose de réaliser plusieurs objectifs complémentaires, en particulier l'incitation à l'investissement et à la création d'emplois à travers des mesures fiscales (suppression du versement forfaitaire) et la création du fonds national de mise à niveau des PME. Il s'agit aussi de promouvoir les exportations hors hydrocarbures par l'exonération de l'Impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) au profit des opérations d'exportation et le relèvement de la quote-part de la taxe intérieure de consommation destinée à alimenter le fonds de soutien des exportations hors hydrocarbures. Diversifier les sources de financement des activités économiques par, notamment, l'amortissement accéléré des équipements acquis, dans le cadre des activités de crédit-bail, est un autre impératif tout comme la lutte contre la fraude et le blanchiment d'argent à travers l'aggravation des sanctions pécuniaires pour toute transgression. La lutte contre l'économie informelle n'est pas en reste et se traduira en 2006 par l'institution d'un identifiant fiscal et d'un casier fiscal centralisé.