Les manifestants n'ont pas langui dans leur enjambée en réitérant le «départ de Bensalah». Bientôt 4 mois. La rue n'en démord pas, elle ne lâche rien. Les Oranais, tout comme le reste de leurs compatriotes, ont, malgré la forte chaleur d'hier, manifesté leur colère en sortant dans la rue, renouvelant, encore une fois: leur attachement à leur revendication principale: le départ des «pourvoyeurs» du système et les symboles le représentant. Autrement dit, ils rejettent dans le fond et dans la forme l'appel de Bensalah ayant discouru jeudi soir, appelant au dialogue. Pour les Oranais, il ne s'agit nullement du refus du dialogue, si toutefois le changement tant revendiqué et tant attendu, tarde à venir. Pour plus d'un manifestant d'hier, le dialogue est un «acte civilisationnel», mais «celui-ci doit reposer sur des bases et des préalables solides». Si Bensalah appelle à un «dialogue serein», la rue l'interpelle à céder, en quittant le pouvoir en charriant dans son sillage le reste des B, comme Bedoui, Bouchareb, Benyounès et toute «la cohorte», ayant servi de «fer de lance» à l'instauration du système «bouteflikien» jusqu'à son «ancrage» à tel point que celui-ci le système bouteflikien» est devenu tentaculaire. aussi, le peuple continue à confirmer sa «désobligeance» et «son animosité» à son vis-à-vis en le pourchassant depuis le 22 février, tout en revendiquant son départ jusqu'à son extirpation à partir de la racine. «Plus jamais de manoeuvres machiavéliques ne se fomenteront contre le peuple», dira un manifestant ayant jugé que le «discours de Bensalah n'a rien apporté de nouveau, hormis le renouvellement par Bensalah de son maintien au poste, alors que la rue appelle à son départ». Pour plus d'un manifestant, le maintien de Bensalah dans son poste, constitue une «provocation de trop pour le peuple en ne répondant pas favorablement à ses aspirations». «Ce n'est pas en provoquant la population par un discours troublant qu'on aboutira au règlement de la crise», déplore un autre manifestant en ajoutant que «Bensalah plaidant pour le règlement consensuel de la situation politique n'a qu'à commencer par faire preuve de sa bonne foi, en faisant des compromis, en cédant au cri du peuple le désignant comme représentant, par excellence, du système bouteflikien» tant honni. La marche d'hier a donc servi de tribune par le biais, et sans détour, de laquelle les manifestants n'ont pas trop langui dans leur enjambée en réitérant le «départ de Bensalah». Ce départ, en compagnie du reste des autres B et autres est la clé pouvant éventuellement entrouvrir la porte du dialogue. Ce dialogue, si réellement dialogue il y a, sera, pour plusieurs marcheurs, suivi systématiquement par la réponse sereine et satisfaisante à apporter par les véritables tenants du pouvoir, dont essentiellement l'ouverture réelle du champ politique, celui-ci étant verrouillé depuis l'avènement de Bouteflika en 1999. Puis viendra la cessation de toutes les poursuites et des harcèlements judiciaires subis par des opposants et enfin la libération immédiate des détenus d'opinion. Ainsi donc, la marche des Oranais est une réponse au dernier discours de Bensalah. D'autant plus que ce dernier a déclaré «assumer pleinement ses responsabilités». «Qu'il les assume donc en cédant le pouvoir au peuple», dira un manifestant.