L'armée israélienne mène une colonisation rampante Friedman n'est pas, il faut le savoir, un ambassadeur comme les autres. Avant de faire des pieds et des mains pour obtenir son poste diplomatique dans le pays qui lui est le plus cher, il a fait, et fait toujours, partie du cénacle des ardents défenseurs de sa politique expansionniste. C'est l'ambassadeur des Etats-Unis auprès de l'Etat hébreu qui l'affirme: «Israël a le droit d'annexer une partie de la Cisjordanie occupée.» David Friedman n'est pas, il faut le savoir, un ambassadeur comme les autres. Avant de faire des pieds et des mains pour obtenir le poste diplomatique dans le pays qui lui est le plus cher, il a fait, et fait toujours, partie du cénacle des ardents défenseurs de sa politique expansionniste incarnée par Benjamin Netanyahu. à ce titre, il a «travaillé» à l'élaboration du Plan de paix (sic) dont l'auteur officiel, Jared Kushner, gendre et conseiller du président américain Donald Trump fera l'éloge singulier lors de la conférence de Manama, à Bahreïn, fin juin. Un plan de paix hébreu, s'il en est, qui se heurte à l'opposition des Palestiniens ainsi que des peuples musulmans dans leur presque totalité. Il n'empêche, Kushner, Friedman et le troisième larron, Jason Greenblatt, qui se targue d'être, lui aussi, le parrain de l'accord du siècle vanté par Donald Trump dès son arrivée à la Maison- Blanche, sont d'ores et déjà assurés du soutien de l'Arabie saoudite et des émirats arabes unis qui confirment leur «participation» à la réunion de Bahreïn. Inutile de disserter sur les raisons latentes ou affichées de cet engagement et des calculs qui le sous-tendent, d'un côté comme de l'autre. Pour les Palestiniens, l'enjeu est clair depuis qu'à leurs yeux, l'administration du président américain Donald Trump s'est discréditée par de multiples mesures hostiles à leur cause et outrageusement pro-israéliennes, comme le transfert de l'ambassade américaine à El Qods occupée, en mai 2018. Une mesure qui mettait fin à des décennies de statu quo observé par tous les dirigeants américains qui se sont succédé, démocrates comme républicains, et qui piétinait de surcroît les nombreuses résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU qualifiant d'illégitime et d'illégale l'occupation israélienne des territoires palestiniens. «Sous certaines circonstances (...) je pense qu'Israël a le droit de conserver une partie, mais pas toute, de la Cisjordanie», occupée depuis plus de 50 ans, a déclaré l'ambassadeur américain en Israël, David Friedman, dans une interview publiée hier dans le New York Times. Ce n'est ni un propos fortuit ni un malencontreux dérapage. La déclaration s'inscrit en droite ligne des objectifs avoués ou cachés du Plan de paix qui fera l'objet de «discussions» entre les pays rassemblés à Bahreïn qui peut continuer à affirmer à qui veut bien le croire qu'il «travaille au profit des intérêts palestiniens»! Pour l'heure, son tapis rouge sera surtout foulé par les chefs de file du lobby sioniste américain qui entendent parachever les visées de Benjamin Netanyahu dont ils portent haut et fort le message ainsi que les ambitions dans les arcanes de la Maison-Blanche et du Congrès. Outre que le Plan Kushner-Friedman-Greenblatt mettra fin à la principale revendication des Palestiniens, un état avec El Qods-Est comme capitale, il viendra confirmer ce que l'on sait depuis 2017, sur les «relations souterraines» entre les monarchies du Golfe et Israël. Le Plan n'est qu'un habillage théorique censé conforter définitivement l'ancrage de l'état hébreu dans les territoires conquis par les armes en 1967. C'est du moins ce que croit l'administration Trump, à l'écoute du moindre frétillement israélien. «La dernière chose dont le monde a besoin, c'est d'un état palestinien défaillant entre Israël et la Jordanie», affirme alors, non sans sa morgue habituelle, David Friedman, qui compte, comme ses compères, sur «la bonne réaction». Celle des monarchies du Golfe, bien sûr.