Les réserves de change ont atteint 56 milliards de dollars fin 2005. L'année 2006 sera exceptionnelle. Trente-cinq milliards de dollars ont été débloqués dans le cadre de la loi de finances pour mener à bien le chantier des réformes. Quarante-huit heures après sa signature par le premier magistrat du pays, le ministre des Finances, M.Mourad Medelci, est passé à l'action. Ce dernier a procédé hier à la distribution des enveloppes financières à tous les départements et les collectivités locales pour se mettre au travail. L'exécution du programme quinquennal paraît de plus en plus une tâche importante et même pressante pour les responsables du gouvernement. S'exprimant hier sur la loi de finances 2006, le grand argentier du pays a mis en exergue l'importance d'une telle enveloppe pour le développement économique du pays. «C'est la première fois qu'on alloue un budget qui représente 46% du BIP», affirme-t-il. C'est un volume record jamais atteint depuis l'indépendance, rappelle-t-il. Si l'Etat a mis le paquet c'est pour bien entendu réaliser le gros chantier des projets tracés et améliorer la manne économique du pays. Le ministre espère porter le taux de croissance économique à 6% cette année et de créer un bon nombre d'emplois. Le ministre des Finances ne s'est pas arrêté là pour dire également que l'année 2006 sera l'année du renforcement du contrôle de gestion du budget. Désormais, M.Medelci compte faire de la modernisation du système de gestion son cheval de bataille. «Nous allons passer à l'application du rapport S'bih portant sur la modernisation des institutions de l'Etat», déclare le ministre. Irrité par la gestion défaillante et les affaires de détournement, le ministre veut à tout prix en finir avec ces histoires. D'ailleurs, pour veiller à l'exécution efficace des programmes et éviter tout détournement des biens publics, le ministre affirme qu'un processus de refondation de l'architecture du contrôle de gestion sera lancé. Ainsi une commission interministérielle sera mise en place prochainement. Celle-ci aura pour mission d'évaluer le système de contrôle des budgets et identifier ses failles pour pouvoir le renforcer. Cela veut dire que les affaires de corruption et de détournement constituent une véritable menace pour la santé de l'économie nationale. Le président de la République avait reconnu récemment que la corruption a atteint un niveau alarmant dans notre pays. Il a appelé les responsables à renforcer la lutte contre ce phénomène qui risque de faire avorter tout projet de développement économique. Pour accompagner justement ce développement, le ministre des Finances a mis l'accent sur la modernisation du système bancaire et du système fiscal. La réforme du système fiscal sera achevée au courant de l'année 2006 et ce pour renforcer le processus de modernisation de l'administration fiscale. Enfin pour développer le système financier, le ministre a fait savoir que des sociétés financières seront créées prochainement. «J'espère que les banques liquidées vont se transformer en sociétés de financement pour contribuer auprès des banques publiques au financement des projets d'investissement», a-t-il dit. Enfin, selon le ministre, les réserves de change ont atteint 56 milliards de dollars en fin 2005.