«Créer la première plate-forme dédiée à l'invitation exclusive des artistes femmes». Ce sera chose faite grâce à ce commissaire marocain. En effet, pour la première édition de la biennale de Rabat, le curateur Abdelkader Damani réunira, du 24 septembre au 15 décembre, une soixantaine d'artistes femmes autour du thème «Un instant avant le monde». «Par ce geste radical, la Biennale se veut l'endroit, à l'échelle mondiale, où s'écrit une nouvelle histoire de l'art à partir des revendications, des imaginaires, des rêves et des récits des artistes femmes. C'est aussi l'espace pour faire avancer les droits des femmes à l'égalité», fait-il savoir. Ainsi sont annoncées des plasticiennes internationales déjà bien identifiées comme Ghada Amer, Mona Hatoum, Zoulikha Bouadellah, Etel Adnan, Amina Benbouchta ou l'artiste sud-africaine Candice Breitz. La sélection de Damani est ouverte, «ce qui est fondamental pour moi, c'est de créer une biennale de l'interdisciplinarité. Ce n'est pas quelque chose que nous sortons du chapeau mais une envie palpable qui vient des artistes», confie-t-il. Il y convie aussi bien la chorégraphe Bouchra Ouizguen que le collectif d'architectes palestinien Daar. Aucune frontière infranchissable, Damani convoque certaines figures disparues comme Oum Kalthoum ou Zaha Hadid. Rabat intègre la liste des artistes, pour signifier et faire de la ville «une pleine scène où le réel et la fiction participent au développement de la liberté de création». Du côté algérien, on citera la présence d'artistes telles la cinéaste Bahia Bencheikh-El-Fegoun, Zoulikha Bouabdellah (France-Algérie), Halida Boughriet (France-Algérie), Habiba Chabane (Algérie), Habiba Djahine (Algérie), Katia Kameli ( France) et enfin, Fella Tamzali Tahari (Algérie).