Cette crise survient peu de jours avant le démarrage de la CAN 2006 à laquelle prendra part l'EN. Le président de la Fédération algérienne de handball, M.Dahmane Rahmouni, a démissionné de son poste jeudi dernier à l'issue de l'assemblée générale ordinaire de cette instance. Cette information n'a rien de surprenant car dans les jours qui ont précédé cette AG, l'intéressé avait fait état de son désir de partir. Il ne devait, d'ailleurs, pas assister à cette AG invoquant des raisons de santé. Finalement, M.Rahmouni a présidé la réunion de jeudi, une réunion qui a adopté les bilans moral et financier de l'instance. En dépit de ce résultat qui lui est favorable, le président de la FAHB a confirmé son désir de s'en aller. Et même si la majorité des membres de l'AG lui a demandé de reconsidérer sa décision, M.Rahmouni est resté inflexible. Sa démission fait suite à celle de Hamid Labane, le directeur des équipes nationales plongeant la fédération dans une crise quelques jours avant le début de la CAN-2006 à laquelle participera l'équipe nationale. Faut-il réellement s'étonner d'une telle tournure des évènements au sein d'une fédération qui semblait hors du coup depuis quelque temps? Le scénario dont avait été victime Djaâfar Belhocine à qui on voulait confier le poste d'entraîneur national pour lui tourner le dos peu de temps après, témoigne de la légèreté avec laquelle était gérée cette instance sportive. Un autre fait indiquant sa mise hors jeu est passé inaperçu alors qu'il revêtait une énorme importance. En effet, à la fin du mois de décembre, l'Agence nationale des loisirs de la jeunesse (Analj) a organisé un tournoi national minimes en vue d'effectuer un travail de prospection. Selon les organisateurs, ce tournoi est «une étape importante dans la détection des jeunes talents susceptibles de constituer la relève de l'élite du handball algérien». «Les handballeurs qui se sont illustrés durant ce tournoi, feront l'objet d'un suivi permanent avant leur admission au lycée sportif de Draria où au lycée sportif de Blida qui ouvrira ses portes l'année prochaine», ont-ils ajouté. Ils indiquent également que «des commissions spécialisées, à l'exemple de la commission médicale (morphologie), seront constituées prochainement pour assurer le suivi du jeune talent depuis sa détection jusqu'à la catégorie des seniors». Cette initiative, même si elle semble louable, ne manque pas de soulever des interrogations. Il est vrai qu'elle s'est faite en collaboration avec la Fédération algérienne de handball mais le maître d'oeuvre en a été une instance dépendant du ministère de la Jeunesse et des Sports. Il y a eu comme qui dirait une énorme confusion dans les prérogatives. Selon ce que l'on sait, la mission de détection des jeunes talents sportifs est attribuée aux fédérations sportives. Si la FAHB n'est pas capable d'assurer ce rôle qui consiste, entre autres, à organiser un tournoi national minime de prospection, elle doit se démettre, et à ce titre, M.Rahmouni a donné l'exemple. L'article 51 de la loi 04-10 sur le sport est assez explicite en ce sens puisque l'un de ses alinéas stipule que la « fédération sportive assume la mission de développement de programmes de prospection et de prise en charge des talents sportifs....». La prospection dans le sport démarre, à la base, dans les jeunes catégories. Lorsqu'on parle de base, on fait référence au niveau de wilaya et aux ligues qui y travaillent, des ligues affiliées à la fédération. Ces ligues disposent de personnels techniques mis à leur service par le ministère de tutelle, c'est-à-dire le MJS et appliquent la politique de la fédération et de la direction technique de celle-ci en matière de prospection des jeunes talents. On ne voit, donc, pas à quoi sert la FAHB. Elle devrait transférer son siège et ses bureaux au niveau de l'Analj et l'affaire sera entendue. Quand on fait montre d'une carence dans l'accomplissement d'une mission aussi importante que la détection des jeunes talents, le mieux serait de quitter la scène. En tout cas, le handball algérien est en pleine dérive et son sauvetage ne pourrait provenir que d'une remise en cause de tout son système.