Sur un coup magistral de Riyad Mahrez dans les arrêts de jeu, la sélection algérienne bat le Nigeria (2-1) et se hisse en finale de cette 32e édition de la CAN. Le coup de sifflet final de l'arbitre gambien, Gassama, donne le coup d'envoi de grandes scènes de liesse chez les férus des Verts. Les poulains de Djamel Belmadi font rêver ! Comme il fallait s'y attendre, exception faite de Youcef Attal, blessé et remplacé sur le flanc droit de l'arrière- garde par Mehdi Zeffane, Djamel Belmadi a reconduit son « Onze »- type. Il a opté pour le même dispositif tactique avec des variantes au fur et à mesure selon la physionomie du match. Après un petit round d'observation, les Algériens prennent le contrôle du ballon et essayent de construire patiemment, face à des Nigérians bien en place, ne laissant rien au hasard. Baghdad Bounedjah, décidé à se rattraper après son ratage face à la Côte d'Ivoire en quarts de finale, alerte en premier, sans résultat. S'ensuivra une autre action de Bennacer, à la conclusion d'un travail collectif entre Feghouli, Mahrez et Belaïli, mais le joueur d'Empoli n'a pas eu autant de réussite que Bounedjah. Les minutes se suivent et se ressemblent. Les Algériens poussent devant, se créent des actions de jeu, mais n'arrivent toujours pas à secouer les filets, comme sur cette action de Bensebaïni, dont le coup de tête passe au-dessus des buts de Daniel Akpeyi, ou encore Belaïli, qui abuse de dribbles alors que Bouendjah était bien en place. La plus grosse occasion était, sans nul doute, celle de Bounedjah à la 29'. Belaïli relance vite vers la surface adverse et l'attaquant algérien subtilise le ballon à Kenneth Omeruo avant de déclencher une lourde frappe, repoussée de justesse par Akpeyi. Avec une possession de balles en leur faveur, de 64%, les Algériens dominent, mais leur domination reste stérile. A partir de là, les Nigérians commencent à sortir de leurs cages pour porter le danger vers les bois de M'bolhi. Ighalo et Iwobi, pour ne citer que ceux-là, ont fait face à une muraille défensive bien en place autour de son dernier rempart. Il a fallu attendre la 40' pour que la délivrance arrive, enfin, et cette ouverture du score pour les Algériens. Décalé par Belaïli sur la droite, Mahrez provoque et centre devant le but. Le ballon est détourné par le torse de William Troost-Ekong dans ses propres filets. Malgré quelques tentatives nigérianes, le score en reste là, et les Verts regagnent les vestiaires avec ce petit avantage. En seconde période, ce sont les Nigérians qui mettent la pression dans l'optique de remettre les pendules à l'heure, notamment par l'entremise d'Etebo. A deux reprises, Aïssa Mandi intervient pour éloigner le danger. Le Nigeria essaye d'exploiter la largeur, mais connaît quelques difficultés dans les phases de construction, en raison de la défense avancée mise en place par Belmadi. Les Super Eagles, qui n'arrivent pas à passer par les ailes, se retrouvent bloqués dans l'axe et tentent par des tirs lointains, sans pour autant trouver la faille. Ils manquent toujours de mordant à l'approche des buts adverses. Alors qu'on jouait la 70', et contre le cours du jeu, le Nigeria parvient à égaliser. Après une touche de main de Mandi, l'arbitre gambien, Gassama, prend le temps avant de faire son choix, en consultant la VAR. Penalty pour le Nigeria et avertissement pour le défenseur algérien. Odion Ighalo se charge d'exécuter victorieusement la sentence. Il signe sa quatrième réalisation dans cette CAN, prenant seul la première place au classement des buteurs. Un but suivi de scènes désolantes dans les tribunes. Des supporters égyptiens, portant le drapeau algérien, crient de joie au but nigérian, ce qui a provoqué des jets de projectiles de part et d'autre. Les deux teams tentent le tout, jusqu'à l'ultime minute. Dernier coup franc pour l'Algérie, plein axe à l'entrée de la surface nigériane. Riyad Mahrez prend quelques pas d'élan et enroule une frappe vers la gauche du but de Daniel Akpeyi, et qui finit en pleine lucarne. L'Algérie gagne et va en finale (2-1). La route vers la deuxième étoile est en bonne voie.
Le Rêve Continue L'Equipe nationale algérienne est en finale après avoir réussi, hier soir, à passer l'écueil du Nigeria, en demi-finale. Djamel Belmadi avait déclaré que son ambition, avant même le début de cette CAN, c'est de soulever le trophée suprême. Pour lui, il faut que cette génération écrive sa propre histoire et est sur la bonne voie pour le faire. Il ne reste qu'une seule marche, vendredi prochain face au Sénégal, dans une finale prometteuse à partir de 20h. Le parcours des Verts dans ce tournoi est plus qu'honorable. Etant donné qu'avant son coup d'envoi, les plus optimistes ne donnaient pas cher de la peau de cette équipe. A l'annonce de la liste des 23 joueurs retenus par le sélectionneur national, Djamel Belmadi, des critiques ont fusé concernant certains éléments, notamment le milieu de terrain Adlène Guedioura, et l'attaquant Islam Slimani. Deux joueurs qui ont vécu des moments difficiles avec leurs clubs respectifs, Nottingham Forest et Fenerbahçe. Belmadi, qui défendait crânement ses choix, a même défié tout le monde en alignant Guedioura au poste de sentinelle. Un choix pleinement assumé par le driver des Verts et un pari réussi. Le joueur a donné raison à son entraîneur de l'avoir convoqué et aligné, en enchaînant des prestations de haute facture de par son esprit de batailleur et surtout gagneur. Slimani, quant à lui, a retrouvé la plénitude de ses moyens et pris sa revanche face à ses détracteurs. Titularisé face à la Tanzanie lors de la dernière rencontre du premier tour, il a été buteur et double passeur pour Ounas. Au fil des rencontres, l'EN algérienne a forcé le respect, en témoignent les déclarations de plusieurs spécialistes de la balle ronde africaine. Tout le monde a loué la qualité de jeu des Algériens, mais aussi et surtout cette combativité sur le rectangle vert. La solidarité entre les joueurs a été aussi l'un des points forts de cette équipe d'Algérie. Le joueur titularisé trouve son premier soutien de la part de celui qui est resté sur le banc des remplaçants. De plus, l'apport psychologique des joueurs et leur solidarité avec leur coéquipier Baghdad Bounedjah, après le penalty raté face à la Côte d'Ivoire, a fait le tour des médias, ainsi que les larmes de ce dernier, de son équipier Youcef Attal ainsi que l'entraîneur national, Djamel Belmadi. Une fois en demi-finale, les Algériens étaient unanimes à dire que peu importe si leur sélection se qualifie ou pas en finale. Maintenant, qu'elle est en finale, l'Equipe nationale algérienne n'a d'yeux rivés que sur la deuxième étoile. Rendez-vous pris pour vendredi prochain au Caire et ces retrouvailles face au Sénégal.