D'autres changements concerneront les modalités d'acquisition de la citoyenneté américaine. La réforme de la loi sur l'immigration, actuellement en discussion au Congrès, risque de connaître de profonds changements. Les nouvelles mesures ont trait à une plus grande restriction des entrées sur le territoire des Etats-Unis. Les décisions se traduisent notamment par l'abrogation de la loterie aux visas (Green Card ou Carte Verte). La Green Card est un programme établi en 1990, correspondant à environ 7% de l'immigration légale aux USA. Elle offre chaque année 50.000 visas permanents à des candidats de 192 pays dont l'Algérie. Les attentats du 11 septembre 2001 n'ont évidemment pas été sans effet sur le mythe de l'American dream. En 2005, le nombre de postulants était de 6,3 millions contre 12 millions en 2004 et 13 millions de candidats en 2002. La Diversity visa Lottery de 2006 a sélectionné à mi-décembre dernier plus de 90.000 candidats parmi lesquels 50.000 obtiendront le précieux sésame, si la loi n'est pas modifiée d'ici-là. C'est le continent africain, et notamment le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, qui bénéficient les premiers du tirage au sort avec 50,8% d'heureux élus en 2005. Ces nouvelles mesures affecteront certainement ces pays, plus particulièrement l'Algérie, dont de nombreux jeunes disent être intéressés par la loterie puisque lors de la loterie 2005, quelque 1489 Algériens avaient été retenus. Cela constituait déjà le taux le plus élevé de gagnants par rapport au reste du monde. Autre changement préconisé par l'administration Bush concerne l'acquisition de la citoyenneté américaine par la simple naissance sur le sol américain. Cette disposition pourrait être remise en cause. Il faut savoir que depuis près de 140 ans, toute personne née sur le territoire des Etats-Unis, même de parents en situation illégale, a droit automatiquement à un passeport américain. Les autorités américaines sont plus rigoureuses que par le passé et l'arsenal juridique dont elles disposent est plus répressif. Plusieurs textes de loi avaient été votés, l'année dernière, par la Chambre des représentants, rendant de plus en plus difficiles l'accès et le séjour en Amérique. La sécurisation des frontières, le contrôle des flux migratoires et la lutte contre l'immigration clandestine figurent parmi les priorités de l'administration américaine, surtout au lendemain des attentats du 11 septembre. La loi sur l'immigration de 1990 est destinée, selon ses initiateurs et nombre de commentateurs politiques, à durcir la législation contre l'immigration clandestine. Il est à rappeler que cette loi visait à encourager la diversité de l'immigration et promouvoir les nationalités défavorisées par la politique de rapprochement familial mise en place dans les années 60 qui renforçait la population hispanique et asiatique. La proposition de loi sur l'immigration laisse de côté le programme de visas temporaires en faveur des travailleurs étrangers proposé en décembre dernier par le président Bush. Elle imposerait aussi aux employeurs de vérifier le numéro de sécurité sociale (véritable identité aux USA) de leurs salariés dans une base de données nationale sous peine de sanctions. Elle rendrait obligatoire la détention préventive des clandestins, limiterait les recours contre les procédures d'expulsion et imposerait des peines incompressibles contre les passeurs et les récidivistes. La loi pourrait donc donner un sérieux coup de frein à l'entrée de nouvelles populations aux Etats-Unis.