Le vice-ministre des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, a rendu hommage hier au directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), Yukiya Amato, peu après l'annonce de son décès.«Nous avons travaillé en étroite collaboration», écrit sur Twitter M. Araghchi, qui a participé aux négociations ayant précédé la conclusion, le 14 juillet 2015, de l'accord international sur le nucléaire iranien (JCPOA, selon l'acronyme anglais). “Je salue sa compétence et ses réalisations professionnelles” à la tête de l'AIEA, ajoute M. Araghchi, notant que sous la férule de M. Amato, l'agence avait refermé le dossier sur la «possible dimension militaire» du programme nucléaire de l'Iran. Ce dossier avait été clos en décembre 2015 par une résolution du Conseil des gouverneurs de l'AIEA. L'Agence avait alors indiqué «n'avoir aucune indication crédible» indiquant que l'Iran ait mené des activités liées au développement d'une bombe atomique «après 2009». Cette résolution avait été adoptée cinq mois après la conclusion du JCPOA, par lequel Téhéran a accepté de brider son programme nucléaire en échange de la levée d'une partie des sanctions internationales visant la République islamique. Le pacte conclu entre l'Iran et le Groupe des Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie) est menacé depuis que Washington s'en est retiré unilatéralement en mai 2018 avant de réimposer une série de sanctions contre Téhéran. Dans son tweet, M. Araghchi note que «15 rapports consécutifs de l'AIEA» ont confirmé que l'Iran agissait «dans le respect intégral» de ses engagements pris à Vienne. L'AIEA a néanmoins constaté depuis début juillet que l'Iran avait failli à deux de ses engagements en ne respectant plus la limite imposée par l'accord à ses réserves d'uranium enrichi (300 kg) ainsi que le plafond l'empêchant d'enrichir l'uranium à un degré de pureté supérieur à 4,5%. En riposte au retrait américain de l'accord de Vienne, l'Iran a commencé depuis le 8 mai à s'affranchir de certains de ses engagements pour, dit-il, forcer les états encore parties signataire de l'accord à agir pour l'aider à contourner les sanctions américaines. Le premier ultimatum de 60 jours a expiré sans réponse des Européens signataires, conduisant Téhéran à enrichir l'uranium au-delà des 3,6% stipulés dans l'accord. Quant au second, également de 60 jours, il consistera début septembre en une remise en service de la centrale d'Arak.