L'Aïd approche à grands pas et les pères de famille qui se relèvent à peine des dépenses incompressibles du Ramadan, une période ayant suivi de quelques semaines la rentrée des classes avec son carrousel de dépenses s'apprêtent à vivre une autre période faite également de dépense et de soucis. Ainsi et après tous ces débours, voici venu l'Aïd et les enfants attendent, aussi bien le mouton que les habits neufs et autres souliers que papa ou maman se doit de ramener. Ainsi le casse-tête commence d'abord par le marché aux fruits et légumes. Les marchands de quatre saisons ayant, comme à leur habitude, décidé comme d'un commun accord d'augmenter leurs prix. La pomme de terre a grimpé à 40DA le kg en attendant dit-on qu'elle atteigne ces jours prochains des sommets astronomiques, la courgette, elle, prend des vapeurs et est cédée à plus de 150 DA et ce, sur le marché le plus abordable qu'est celui de Draâ Ben Khedda. La tomate ne veut pas être en reste et s'affiche gaillardement à 60-80 DA selon le cultivar, alors que le navet imite doucement la pomme de terre et la salade joue la mijaurée en étant affiché à 70 DA. Une fois son couffin à peine rempli et la bourse dégarnie, la ménagère se doit de passer au marché aux vêtements et essayer de choisir pour les enfants des tenues abordables. Si une tenue pour un enfant de quatre à cinq ans est cédée à 1600 DA, il faut aussi composer avec le pantalon et la chemise sans oublier le pull-over à acheter aux autres enfants de la famille. Le pantalon est souvent proposé par les marchands à environ 800 à 1000 DA, la chemise l'est à plus de 700 DA et le pull-over est cédé à environ 600 DA. Certes, les effets importés comme ceux du marché dit du «trabendo», généralement des effets d'origine chinoise, sont assez abordables, il reste que les pères de famille décident souvent et quand ils le peuvent, acheter ailleurs car ces effets, comme disent les citoyens «ne tiennent pas»! La chaussure est une autre torture pour les gens. En effet, choisir une paire de chaussures est aujourd'hui une gageure ! La paire de «tennis ! de marque souvent douteuse ou imitant une griffe connue est facilement proposée à plus de 600 DA alors que la chaussure dite de marque affiche les 1000 DA ! Nos enfants eux, ne se soucient ni du tiers ni du quart et veulent tous des chaussures griffées! Les familles après° s'être «dépouillées» pour vêtir les enfants, doivent aussi penser au sacro, saint mouton! Les ovins ont eux aussi décidé de grimper après une courte période d'accalmie, et désormais, sur le marché aux bestiaux de Tala Athmane près de Tizi Ouzou, ils sont proposés à des prix allant de 18.000 DA pour l'agneau à plus de 35.000 DA pour le mouton de trois ans. Une fois la bourse bien aplatie par toutes ces dépenses et que les pères de famille approchent de la crise d'apoplexie, il leur faut penser aux visites à rendre à la famille! Des visites qui, cumulées et avec toutes les dépenses inhérentes, sont de véritables tortures et des agressions caractérisées pour les budgets des ménages! Si pour les enfants, l'Aïd est synonyme de fête avec souvent à la clé des beaux habits et aussi des jouets, elle est pour les familles, la traduction de bien des soucis et de tracas.