Le vieil adage «après la fête on se gratte la tête» sied parfaitement au peuple algérien qui continue, lui, à ne pas savoir «où donner de la tête» devant les immenses tâches de nettoyage et d'hygiène qu'il découvre au lendemain de l'Aïd El Adha comme du reste, à une moindre acuité, les jours qui suivent chaque congé des préposés au nettoyage de la ville. L'un des douze travaux d'Hercule, identifié par les Latins au héros d'Héraclès de la mythologie grecque, consistait à nettoyer les immenses écuries d'Augias du roi d'Elide. Pour ce faire, il détourna le fleuve Alphée... Ceci, pour l'histoire. Mais qui fera ces travaux de grand nettoyage dans les villes algériennes? Il reste quand même regrettable, sinon incompréhensible, que le cumul de plusieurs jours de gardiennage dans toutes les villes du pays de plusieurs millions de moutons bêlant, se nourrissant et procédant à leurs déjections à même leur lieu de gardiennage qui leur sert de bergeries, soit laissé ainsi? Une odeur pestilentielle couvre toutes les cités du pays, venant des balcons, de cours, de locaux de circonstance comme pendant la durée du Ramadhan pour les vendeurs de «zalabia», invite, ou devrait plutôt inciter les citoyens à retrousser les manches pour faire le ménage devant chez soi pour récurer les restes sanguinolents d'un abattoir «géant» disséminé en une multitude de lieux improvisés en lieux «d'égorgement» de béliers. Pourquoi attendre «Netcom» ou autres services publics de nettoyage? Certains habitants de «petits» quartiers ont pris le balai par le manche nettoyant à grande eau et «huile de coude» astiquant pour le moins leur environnement immédiat. C'est à des moments pareils que devraient se manifester les fameux élans de volontariat communautaire qui fait la fierté du peuple algérien dans son ensemble à travers toutes les contrées du pays du nord au sud et d'est en ouest. Hélas, il n'en est rien. Chacun se profile (pour filer) derrière «El Baïlek» auquel est attribué tout relatif manquement aux tâches citoyennes. Il est bien à propos de s'interroger pourquoi les concepteurs, architectes, urbanistes et spécialistes de l'environnement ne prévoient pas des situations pareilles, communes à tous les Algériens en aménageant, en sous-sol des bâtiments des cités nouvelles, des espaces pour ces rituels et abris pour les moutons, et par là même prévoir des garages toujours au sous-sol. Cette situation est à comparer aux «désertions» des mitrons de boulangeries, des cafetiers et de nombre de commerces d'alimentation ou de besoins élémentaires d'une population quelque peu désemparée, comme à chaque fête, malgré l'appel pressant de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) de rester ouverts le jour de l'Aïd pour satisfaire les citadins. Les transports sont également de la partie. Ainsi, beaucoup de destinations sont ignorées ces jours de fête et un manque flagrant est constaté dans les rotations urbaines comme interurbaines lésant les voyageurs désirant passer la fête en famille.