Sur fond de crise mettant en relief le blocage qui persiste entre le peuple et le pouvoir en place, et en l'absence de consensus sur les solutions et voies de sortie de crise, les différentes initiatives de dialogue faisant appel à une pléiade de personnalités nationales, n'ont jusqu'à présent, pas connu le chemin du succès. L'acceptation des préalables, notamment l'application de mesures d'apaisement, érigés en condition sine qua non pour la tenue d'un dialogue, représente, désormais, le grand fossé qui sépare la contestation populaire, le Panel de Karim Younès, et les différentes formations pour le dialogue, de l'Etat. Ainsi dans cette atmosphère chargée de tensions et d'incertitude, le collectif des dynamiques de la société civile, réaffirme à travers un communiqué «son soutien inconditionnel, son soutien absolu, son accompagnement permanent et sa pleine participation au Mouvement populaire pacifique». Il affirme également la poursuite des réunions consultatives avec divers acteurs, conformément aux recommandations du Symposium national des dynamiques de la société civile tenu le 15 juin 2019, «On a dégagé une délégation qui a commencé à faire le tour des partis politiques... Globalement, les partis ont accueilli favorablement l'idée. Mais il faut encore travailler sur le contenu, l'agenda et, surtout, les points de divergence», a tenu à préciser Saïd Salhi, vice-président de la Laddh et membre actif du collectif de la société civile. Dans ce sillage, le collectif, réitère sa position et revient dans le même document, sur l'importance des conditions. «Le collectif affirme son attachement à l'option d'un dialogue sérieux et responsable visant à résoudre la crise politique dans le pays et à amener la transition démocratique à un stade de souveraineté populaire , tout en fournissant les conditions suivantes : le départ de l'ancien système pour répondre aux exigences du peuple, la libération des prisonniers d'opinion et les militants des mouvements pacifiques, et mettre un terme à la politique d'arrestation et de suivi judiciaire, mettre un terme aux pratiques de restriction des espaces publics, lever toutes les formes de restrictions imposées aux médias publics et privés, tout en garantissant la liberté de fournir et d'informer les citoyens avec professionnalisme, objectivité et impartialité.» Revenant sur les derniers développements de la scène politique, Saïd Salhi, explique dans une déclaration au site d'El Watan, qu'«Il y a la tendance qui veut aller vers une élection présidentielle avec quelques garanties et l'autre qui plaide pour un processus constituant. En tant que société civile, on a pensé qu'il y a une opportunité de voir les points de convergence entre ces deux pôles, pour aller vers cette idée d'une conférence.» Par ailleurs, d'autres acteurs de la scène politique, n'y voient pas matière à concertation, et considèrent, à l'image du docteur Benbitour, que l'heure n'est plus au dialogue, du fait que les revendications du Hirak sont claires, et s'articulent essentiellement autour du départ de tout le «système de gouvernance actuel». Or, devant l'ultimatum, lancé par le Panel conduit par Karim Younès, pour le respect des conditions et des préalables, et qui prendra certainement fin cette fin de semaine, aucune réaction du pouvoir n'est venue désamorcer cette situation inextricable, qui, chaque jour, plonge le pays politiquement, socialement et économiquement, dans les abysses de l'inconnu.