Après le FLN qui a salué l'entame du dialogue national inclusif, le Mouvement El Islah reprend le même lexique et annonce son adhésion totale à l'initiative de l'Instance nationale de médiation et de dialogue. Evitant les aspects qui fâchent dans la conduite dudit dialogue, à savoir les mesures d'apaisement réclamées par les partis de l'opposition et qui ont été rejetées par l'état-major de l'ANP, le président du Mouvement El-Islah, Filali Ghouini, a insisté, hier à Alger, sur l'importance du dialogue en tant qu'instrument politique idéal pour trouver une sortie à la crise institutionnelle. Préoccupé par, sans doute, l'urgence de la situation, Ghouini a appelé l'ensemble des acteurs politiques à la contribution «au dialogue en vue de mettre une feuille de route consensuelle devant réaliser un changement profond dans tous les domaines». Le positionnement du Mouvement El Islah est on ne peut plus clair et sa participation au dialogue qu'enclenchera dès demain le Panel de Karim Youcef, ne fait aucun doute. Cette première réaction positive d'un parti qui n'a pas véritablement participé au pouvoir, confirme au moins la possibilité du démarrage des pourparlers censés aboutir, à terme, sur une élection présidentielle pluraliste. A ce propos, justement, Filali Ghouini qui s'exprimait à l'ouverture de la session ordinaire du bureau national du mouvement, a indiqué que son parti «insiste sur la nécessité de lancer un dialogue sérieux pour parvenir à des solutions objectives et constructives à cette conjoncture politique». Le président d'El Islah ne semble pas s'embarrasser du climat politique délétère et des risques d'échec dudit dialogue, jusque-là pas encore sérieusement connecté au Mouvement populaire et encore moins à l'ensemble des Algériens. Ces derniers ne donnent pas encore l'impression de miser sur l'Instance de Karim Younès. Cela n'importe pas vraiment pour Ghouini qui affiche sa satisfaction quant à la mise en place du Panel de dialogue, sans autres formules ou conditions. Pour lui, l'urgence demeure dans le lancement d'«un dialogue sérieux et responsable permettant de parvenir à des solutions consensuelles, réalisables, réalistes et objectives». Le vœu du président d'El Islah est quasi réalisé dans la forme. Il reste à en faire une réalité dans le fond, ce qui n'est pas encore vendu, à voir les attitudes des uns et des autres parmi le personnel politique. Mais Ghouni n'en démord pas et affirme que «seul le dialogue sérieux peut fait l'objet d'un large consensus pour sortir le pays de cette crise». Cette conviction, le leader d'El Islah la tient de la détermination de son parti à contribuer «au processus de ce dialogue et au renforcement de l'effort national visant à préparer les différents projets et textes législatifs relatifs à la prochaine élection présidentielle». Le bureau national, a-t-il ajouté, s'attellera à formuler une série de propositions pour les soumettre au Panel. Malgré la situation qui prévaut sur la scène politique, l'optimisme de Ghouini le pousse jusqu'à être sûr que l'Algérie réussira «dans l'organisation du rendez-vous présidentiel avec une large participation». Une prédiction que ne partage pas grand monde pour l'heure, mais qui peut se réaliser, si au fil des discussions, le Panel parvient à convaincre les Algériens de sa bonne foi. Par ailleurs, il a insisté sur la nécessité de préserver le pouvoir d'achat des citoyens et de concrétiser les dernières mesures prises par le gouvernement afin de préserver les droits des travailleurs et les postes d'emploi, outre les sociétés dont les propriétaires sont poursuivis par la justice ou encore celles souffrant de problèmes financiers.