Le réseau constitué de 25 membres a déjà écoulé 3123 tonnes de cuivre au profit d'une société française. Une énorme quantité de câbles téléphoniques et électriques, soit l'équivalent de 22 tonnes de cuivre a fait l'objet d'une saisie opérée par les éléments du groupement de la gendarmerie de Tipaza, dans la nuit du 6 janvier courant. Cette «prise» a eu lieu sur le CW 57 reliant la localité de Koléa à la ville d'Alger. Les éléments de la gendarmerie qui ont eu vent de l'acheminement des câbles sus-cités, avaient la certitude que cette marchandise allait être transférée vers la capitale pour les besoins du trafic de cuivre. Ils ont donc bouclé tout le périmètre de la région de Tipaza et aux alentours de 22h, ils ont intercepté deux camions de type Sonacome K120 à bord desquels était transportée la marchandise. Ces deux véhicules ainsi que les 22 tonnes de cuivre ont été aussitôt mis sous scellés, de même qu'un troisième véhicule de type Kangoo, dont le conducteur a servi de guide pour les chauffeurs des camions. Ces trois trafiquants ont été aussitôt arrêtés. Leur audition par la Gendarmerie nationale a abouti au démantèlement de tout un réseau spécialisé dans le trafic de cuivre. Bien sûr, la mise hors d'état de nuire de ce réseau a été le fruit d'une enquête qui, selon le commandant du groupement de Tipaza M.Ghali Belksir, suit toujours son cours, car d'autres ramifications sont susceptibles d'être dévoilées. Pour l'heure, ajoute le même officier, lors d'un point de presse tenu, hier, au siège du bureau de la sécurité routière de Douaouda, ce sont 25 personnes qui ont été interpellées dans le cadre des investigations menées par la gendarmerie en vue de tirer au clair les tenants et aboutissants de cette énième affaire de trafic de cuivre. S'agissant de l'origine du cuivre saisi, celle-ci provenait des localités de Chaïba et de Fouka relevant de la wilaya de Tipaza et devait être transportée vers l'est d'Alger, plus précisément dans les communes de Dergana et Bordj El Kiffan pour être stockée dans des entrepôts gérés par des personnes d'origine arabe, notamment palestinienne et spécialisées dans l'import-export des métaux et déchets ferreux. Autrement dit, ces mêmes personnes membres du réseau désormais démantelé, disposent bel et bien d'un registre du commerce leur permettant le passage de leurs marchandises au niveau des ports d'Alger et d'Oran, ainsi que des frontières tunisiennes. C'est, d'ailleurs, ce qu'a affirmé le conférencier qui a souligné en outre que le réseau en question est scindé en quatre catégories chargées du vol des câbles téléphoniques et électriques au niveau des installations de Sonelgaz et d'Algérie Télécom, de leur transport vers des parcs de stockage avant de les revendre à des entreprises étrangères, françaises en particulier. En effet, le réseau démantelé faisait des transactions frauduleuses avec les responsables de la société Smri Industrie France, basée à Marseille. Le même réseau a déjà écoulé une quantité dépassant les 3123 tonnes de cuivre au profit de cette société pour le montant, indique-t-on de 5,5 millions d'euros. L'on ajoute également que le cuivre algérien est cédé à l'intérieur du pays à hauteur de 60 à 120 DA le kg et entre 1,4 et 2,35 euros à l'étranger. Durant l'année écoulée, les membres du réseau démantelé ont volé au niveau de Tipaza une quantité de plus de 14.000 m de câbles électriques d'une valeur globale de 3 millions de DA, ainsi que 10.400 m de câbles téléphoniques représentant le montant de 8 millions de dinars. Dans cette affaire, notons enfin qu'aussi bien l'entreprise Sonelgaz qu'Algérie Télécom se sont constituées partie civile.