La jeunesse de Tichy et de ses environs est en butte à ce grand fléau. «C'est triste l'hiver, il pleut sur la ville». Ce vers d'Arthur Rimbaud, convient le moins que l'on puisse dire à une ville côtière telle la station balnéaire de Tichy qui, quittée par la bruyance des estivants, se réveille l'hiver toute seule dans un silence de glace. Le plus inquiétant c'est ce chômage endémique propre à toutes les régions du littoral où le travail et les occasions d'embauche foisonnent en période estivale, notamment pour les chômeurs avec des emplois saisonniers mais, au-delà, c'est presque l'hibernation. A l'instar donc des autres localités côtières du pays, la jeunesse de Tichy et de ses environs est aussi en butte au grand fléau qu'est le chômage. Celui-ci aurait été d'une grande ampleur sans l'apport des émigrés retraités de «Madame Fafa» qui, par leurs pensions procurent du travail, sans compter les différents achats qu'ils effectuent quotidiennement parce qu'ils en ont les moyens, il faut le dire, et par-là, ils participent indirectement, voire constituent des éléments actifs dans la machine économique de la région. Cela sans perdre de vue le dispositif de l'emploi de jeunes mis en place par l'Etat ces dernières années, qui, en dépit des montagnes de difficultés administratives, a, néanmoins, permis de mettre du baume au coeur de certains chanceux qui ont pu décrocher le fameux accord bancaire. Mais après l'obtention de ce document, un autre parcours du combattant attend encore le postulant à cette forme de crédit pour finaliser son dossier afin d'obtenir le chèque financier et enfin lancer sa petite entreprise. Outre des projets en cours de réalisation, pas mal de jeunes chômeurs, ce qu'on a pu constater sur le terrain, ont d'ailleurs lancé leurs entreprises et commencé à travailler, notamment, dans le domaine de l'élevage (ovin, bovin, aviculture...) ainsi que l'arboriculture et l'agriculture en général et autres activités liées au bâtiment et différents services... Ce nouveau mécanisme d'aide aux jeunes qui vient à point nommé est considéré comme une bouée de sauvetage au milieu d'une mer de marasme, reconnaît-t-on, à l'unanimité, nonobstant ces entraves et lenteurs administratives qui, de l'avis de tout le monde, est un handicap majeur pour l'obtention du crédit bancaire. «C'est une montagne de documents, paperasse à constituer sans compter le facteur temps (lenteurs) et autres dépenses sans être sûr de quoi que ce soit en fin de compte», nous déclare un jeune à bout de souffle mais qui ne se décourage pas puisque son projet est sur le point d'aboutir, ajoute-t-il. Toutefois, d'autres alternatives s'imposent, les uns pensent déjà à quitter les lieux pour des cieux plus cléments, quant aux autres, ils l'ont déjà fait. En effet, un jeune ingénieur en informatique, après avoir longtemps tourné en rond, a fini par tenter sa chance ailleurs, un autre parle d'inscription dans une université française, même si les démarches ne sont pas toujours faciles et parfois relèvent de l'exploit, nous précise un étudiant, notamment, en cette période de Sarkozystes et de la montée de l'extrême droite. Par ailleurs, ce qui complique davantage le quotidien de ces jeunes chômeurs est le manque flagrant ou le dysfonctionnement et l'inertie d'infrastructures - quand cela existe - de jeunesse et d'activités culturelles et de loisirs. A en juger par la situation qui prévaut dans cette région, à l'instar des autres, d'ailleurs, le sort de la classe juvénile dépend sérieusement de cette aide de l'Etat et de l'apport des émigrés retraités. «Mais jusqu'à quand?», disent les plus avisés, quand on sait que dans dix ans les rentrées en euros risquent de se tarir d'autant que la plupart de ces retraités ont plus de 70 ans. Malheureusement, le chômage a encore de beaux jours devant lui.