Le Sete/Ugta tente de rattraper le «bouchon». La seconde journée de grève dans le secteur de l'éducation est aussi bien suivie que la première journée dans les écoles, collèges et lycées de Kabylie. Malgré les affirmations des responsables de wilaya du secteur, le taux de suivi avoisine facilement les 90%. Les enfants ont préféré rester chez eux sachant que pour cette seconde journée, les enseignants ne rejoindront pas les établissements. On a cependant noté que quelques enseignantes du cycle primaire ont regagné hier matin leurs lieux de travail alors qu'elles ont respecté le mot d'ordre la première journée. Approchées, des enseignantes disent que «cela est dû, d'une part, à une mauvaise circulation de l'information, nous pensions que l'action ne devait durer qu'une seule journée, ensuite il y a plusieurs collègues qui ont cédé devant les menaces des responsables qui parlent de ´´mesures draconiennes´´ contre les grévistes». Les syndicalistes du Cnapest du Satef ou de l'Unpef ont affirmé être «mobilisés» malgré toutes les menaces et autres pressions de l'administration. Du côté de l'Ugta et notamment du Sete, le syndicat d'enseignants affilié à l'Ugta, c'est le responsable de ce syndicat, M.Hamoutène, en présence de M.Ramdani, le responsable du bureau de wilaya de l'Ugta qui a animé un point de presse, hier matin. Dans son intervention, le responsable du Sete de Tizi Ouzou devait reconnaître que la grève est suivie à hauteur de 80%, tout en soulignant que des adhérents du Sete sont partie prenante du mouvement. Le responsable du Sete ajoute que l'Ugta a toujours demandé la revalorisation des salaires, non seulement pour les enseignants mais pour tous les travailleurs, comme il précise que localement il est souligné qu'un listing des problèmes des enseignants de la wilaya a été remis au wali et au ministre en charge du secteur. Il est aussi souligné ce qu'ils appellent «la mauvaise gestion de la direction de l'éducation de la wilaya», et affirmé que plusieurs problèmes administratifs sont toujours pendants et ce depuis plusieurs années. Comme est évoqué le cas de 3600 vacataires qui, selon le responsable du Sete, «ne sont pas payés depuis trois ans!» De fait et à la lumière des affirmations des enseignants et des syndicalistes toutes tendances confondues, on comprend la colère des pédagogues. Cette grève qui semble assez bien suivie est certes une image de la grogne que connaît le secteur, mais il reste que pour les parents d'élèves «cette énième grève est quasi de trop!» Ils respectent certes les demandes des travailleurs mais disent que la colère va se tourner vers la tutelle qui a choisi un bras de fer au lieu de chercher à solutionner les problèmes. Les syndicalistes des organisations autonomes sont, pour leur part, assez contents d'avoir prouvé sur le terrain leur représentativité et attendent des responsables du secteur qu'ils prennent langue avec eux sans aucune exclusive.