A Boudjima et Aït Aïssa Mimoun, ces derniers ont en effet interrompu le fonctionnement de l'administration durant deux journées consécutives pour alerter les élus et les services concernés sur l'état de délabrement avancé dans lequel se trouve la gare intermédiaire de Timizart Loghbar, cinq kilomètres au nord-est de la ville de Tizi Ouzou. Celle-ci ne peut plus assurer la fonction de gare à cause de la dégradation dans laquelle se trouvent les quais. La station donne aussi plus l'air d'être une décharge sauvage qu'une gare, à cause de l'amoncellement des rejets de diverses natures. Parallèlement à ces conditions d'hygiène déplorables, la gare se retrouve dans un état d'insécurité alarmant une fois 17h passées. Les voyageurs, essentiellement la gent féminine, hésitent mille fois avant de se rendre à cette station pour attendre le transport. A partir de 18h, aucun voyageur ne peut s'y aventurer et l'on ne rencontre sur les lieux que des chiens errants. En fait, cet état de fait est un autre signe d'échec du plan de transport de la ville de Tizi Ouzou mis en service il y a trois années. Ce dernier n'a eu aucune incidence positive sur la circulation à l'intérieur de la ville comme à sa périphérie. Il a eu plutôt comme seule conséquence une augmentation du prix du transport qui ne dit pas son nom. En effet, le plan a donc fait sortir les transports de voyageurs de la ville vers sa périphérie en construisant cinq gares intermédiaires dont celle de Timizart Loghbar. Depuis sa mise en service, le plan prévoit que les transporteurs acheminent les voyageurs depuis les communes vers ces stations. Une fois sur place, une flotte de bus prend le relais pour dispatcher les voyageurs à travers tous les côtés de la ville et la Nouvelle-Ville. Mais ce que n'a pas dit la direction des transports est le fait que le voyageur doit débourser plus d'argent pour arriver en ville. Sans augmentation directe depuis son village jusqu'à la station, ce dernier se retrouve contraint de dépenser vingt autres dinars pour prendre le bus qui assurera le relais. Une augmentation de 30% ou plus a été donc appliquée sur le pauvre voyageur qui ne ressent aucune amélioration. Bien au contraire, pour parvenir à son lieu de travail, ce dernier passe plus de temps qu'avant la mise en place de ce plan. Plus de temps et plus d'argent ont été l'essentiel des conséquences du plan de transport. Aussi, les pouvoirs publics ont, après deux années, reconnu l'échec en lançant l'étude de réalisation d'un autre plan de transport pour la ville de Tizi Ouzou. Améliorer la qualité du transport dans la ville en question est, pour beaucoup, une mission impossible sans prendre en compte les points de départ de ces lignes. A travers les communes, c'est l'anarchie totale qui règne dans le secteur. A l'exception des lignes assurant la liaison entre les chefs-lieux de ces dernières et les gares intermédiaires, toutes les lignes intervillages sont assurées par des clandestins. D'autres besoins de lignes naissent chaque année mais jamais pris en charge par les services concernés qui laissent la voie libre à l'exercice illégal de l'activité. Ce sont enfin tous ces points qu'il faudra prendre en compte pour un plan global de transport qui ne prenne pas uniquement en charge la ville de Tizi Ouzou, comme s'il était situé sur la planète Mars.