«Ils remettent en cause les efforts déployés par l'Etat», affirme un cadre du ministère. Le sit-in des jeunes diplômés, prévu, hier, au niveau du ministère de la Solidarité n'a pas eu lieu. Le rassemblement a été empêché par les forces de sécurité. Saisi par ces jeunes, le parti des travailleurs (PT) a réagi en qualifiant de «dérive grave qu'en guise de réponse à leurs revendications légitimes, ces jeunes aient été violentés au lieu d'être reçus». Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le PT indique que «ces jeunes se sont rassemblés dans un cadre organisé, pacifiquement, parce qu'ils recherchent des solutions à leur situation dramatique». Pour le PT, répondre par la répression, «c'est avouer que la lutte contre le chômage qui touche particulièrement les jeunes, la création de 2 millions d'emplois sont un leurre dans la mesure où la privatisation effrénée est synonyme de suppression massive d'emplois et d'exploitation sauvage dans le cadre des contrats précaires généralement non renouvelables comme en témoigne la disparition des 522 000 postes créés en 2004». De son côté, le directeur de l'organisation et de la promotion de l'emploi au ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, M.Saïd Annane, affirme que ces jeunes «rejettent et dénoncent le processus de mise en oeuvre des dispositifs, notamment ceux liés à la création d'activités en faisant ressortir des passe-droits, sans fournir des preuves concrètes». Selon lui, ces jeunes diplômés, venus de certaines wilayas, ont été reçus en septembre dernier par les responsables du ministère où ils ont exposé leurs revendications et leurs problèmes liés à l'emploi. Cependant, dira-t-il, «ils semblaient remettre en cause tous les efforts déployés par l'Etat». Une autre réunion a eu lieu en octobre 2005 à l'issue de laquelle le ministre a exprimé la disponibilité de son département pour accompagner ces jeunes et où il a été décidé d'organiser une rencontre nationale pour débattre de toutes les questions liées à l'emploi. Elle a eu lieu le 5 décembre 2005, précise M.Annane. Elle était présidée par deux directeurs généraux du ministère. «Durant la rencontre, certains perturbateurs ont essayé de faire échouer cette rencontre», explique-t-il. Toutefois, ajoute-t-il, la réunion s'est tenue et a permis de sortir avec des décisions pour les jeunes ayant accepté les propositions du département du Dr Ould Abbès, à savoir l'insertion dans le cadre des dispositifs d'emploi gérés par le ministère. «Des mesures ont été prises immédiatement par le ministre, Ould Abbès, qui a signé des correspondances adressées aux directeurs de l'emploi des wilayas pour la prise en charge des jeunes concernés». Notre interlocuteur a annoncé, par ailleurs, qu'une proposition pour relever certaines indemnités jugées aujourd'hui trop faibles, sera faite au gouvernement prochainement. «Beaucoup de jeunes remettent en cause le niveau de rémunération des dispositifs d'emploi, c'est ainsi que nous allons ouvrir ce dossier et l'étudier avec le ministre des Finances pour le proposer ensuite au gouvernement», indique M.Annane.