Près de 500 agents bancaires ont été formés dans ce domaine. Au lendemain de l'approbation en conseil de gouvernement d'une série de mesures, dans le cadre de la lutte contre le grand banditisme, le gouverneur de la Banque d´Algérie, M.Mohamed Laksaci a appelé la communauté bancaire à accélérer la mise en place du dispositif de lutte contre le blanchiment d´argent et le financement du terrorisme au titre duquel une loi a été promulguée le 6 février 2005. Ce dernier s'exprimait lors d´une rencontre organisée jeudi par la Banque d'Algérie. Des représentants du Conseil d´Etat, de la Cour suprême, de la Cellule de traitement du renseignement financier (Ctrf), des P-DG des banques algériennes et étrangères exerçant en Algérie et le gouverneur de la Banque de France, M.Jean-Paul Michau étaient, notamment présents. Dans ce sens, il a rappelé l´ensemble du processus législatif et réglementaire introduit par l´Algérie pour lutter contre ces deux fléaux économiques. «Le financement du terrorisme a été incriminé par l´Algérie dès 1995 et le blanchiment d´argent l´a été en 2004», a rappelé le premier responsable de la Banque d'Algérie. De son côté, le président de l'Association des banques et des établissements financiers (Abef), Abderrahmane Benkhalfa, a révélé dernièrement que les banques ont procédé, dans le cadre du contrôle interne, à l'installation de nouveaux services au niveau des agences et des centres régionaux. Il a affirmé que cette année, des experts procéderont quotidiennement au contrôle et à la vérification des opérations bancaires, ainsi que les transactions effectuées par les agents financiers. Des rapports seront établis, selon lui, quotidiennement sur toutes les opérations et les transactions et seront par la suite transmis au niveau central des banques pour être examinés. Cette nouvelle mesure permettra de découvrir les irrégularités au moment qu'il faut. En parallèle, un contrôle plus strict sera appliqué sur les opérations du commerce extérieur grâce à une étroite collaboration entre les banques et les services des douanes. Par ailleurs, outre la loi de 2005, le Conseil de la monnaie et du crédit a édicté, le 15 décembre 2005, un règlement pour la mise en place d´un dispositif opérationnel de prévention et de lutte contre le blanchiment d´argent et le financement du terrorisme au niveau des banques, établissements financiers et Algérie Poste ainsi que des règles de bonne gouvernance en la matière. M.Laksaci a considéré que ce dispositif s´intègre dans un programme plus large visant à mettre à l´abri le secteur bancaire des abus financiers. Notons également que les nouvelles mesures proposées dans le l'avant-projet de loi modifiant et complétant l´ordonnance portant code pénal portent sur la lutte contre, entre autres, la fraude et le trafic de fausse monnaie et l´atteinte à l´économie nationale y compris à travers le chèque sans provision. Le dossier en question a été examiné lors du dernier conseil des ministres qui s'est tenu mercredi. Pour sa part, le secrétaire général de la Banque d´Algérie, M.Halim Boughida a annoncé que près de 500 agents bancaires ont été formés dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d´argent et le financement du terrorisme. Selon M.Boughida, la formation de ces agents bancaires spécialisés dans la lutte contre ces deux crimes économiques a été assurée par l´Ecole supérieure des banques et pilotée par l´Association des banques et des établissements financiers (Abef). Par ailleurs, intervenant pour donner un aperçu sur le dispositif de lutte contre le blanchiment d´argent et de lutte contre le financement du terrorisme à travers le monde, le conseiller du gouverneur de la Banque de France, M.J-P Michau a affirmé que la loi algérienne en vigueur sur la lutte contre ces deux délits financiers «est une bonne loi qui répond aux standards internationaux en la matière». Selon les estimations qu´il a avancées, le montant de l´argent blanchi à travers le monde représente entre 1,2% et 4% du PIB mondial (22.490 milliards de dollars en 1990), soit au minimum 600 milliards de dollars en 1990. Quant aux ´´piliers´´ de lutte contre le blanchiment d´argent, ils reposent, selon lui, sur l´incrimination de ce délit dans la législation d´un pays, la coopération avec les établissements bancaires et financiers et d´autres corporations tels les métiers des notaires, des agents de change et des agences immobilières, et enfin la coopération internationale (coopération administrative et judiciaire).