Sur 130.000 commerçants d'Alger et Boumerdès, 1% seulement sont adhérents à la CCI du Sahel. Comme annoncé au mois de décembre 2005, lors du regroupement régional-centre, qui avait regroupé, rappelons-le, 14 chambres de commerce et d'industrie (CCI) et une vingtaine d'associations, ainsi que nombre de directeurs du commerce de wilayas, les élections pour le renouvellement du mandat des organes élus des CCI régionales se sont déroulées comme prévu, jeudi, à travers tout le pays. Ces élections, organisées par le ministère du Commerce, se sont tenues simultanément dans les 48 wilayas pour renouveler, pour une période de quatre ans, les organes des 28 CCI régionales existantes dont le mandat a expiré depuis...fin août 2004. Les nouveaux staffs élus devront bientôt se prononcer à leur tour, en février prochain, pour élire les membres nationaux de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie, la Caci. Lors de sa visite début décembre 2005 sur les chantiers de construction de l'Ecole supérieure algérienne des affaires (Esaa) et du futur siège du ministère du Commerce des Bananiers (Mohammadia-Alger), ainsi qu'au cours du regroupement régional du 24 décembre dernier à la Caci, le ministre du Commerce, El Hachemi Djâaboub, avait alors exprimé sa vive consternation devant « la léthargie envahissante dans laquelle se sont installées les chambres de commerce ». Insistant sur le rôle encadreur des CCI, les missions premières de ces assemblées, attendues par les électeurs adhérents et affiliés, sont la facilitation pour la création d'entreprises, booster la promotion économique, apporter appui et assistance aux membres, représenter leurs intérêts et favoriser une concertation sur le développement des activités économiques... Ces 3es consultations de renouvellement, qui se tiennent tous les quatre ans, ont été vulgarisées par la commission législative, conformément aux recommandations et orientations du ministère du Commerce, notamment par médias interposés (radio, presse écrite, réunions et conférences...). Les deux précédentes élections se sont déroulées en 1996 et en 2000. Les candidats à la CCI-Sahel sont au nombre de 72 pour 42 sièges activant dans quatre sphères spécialisées. Ils se répartissent comme suit: 21 pour le commerce avec 13 sièges, 20 pour l'industrie pour 11 sièges, 18 pour les services pour 12 sièges, 13 dans le Btph pour 6 sièges, a indiqué Youcef Lamari, directeur du commerce de la wilaya d'Alger en marge de ces élections. La CCI-Sahel présente 30 candidats pour Alger et 12 pour Boumerdès, chambre où l'on compte à peine 1% d'adhérents à cet organe régional qui comptabilise un total de 130.000 commerçants. Ces chiffres montrent, hélas, le désintéressement dont font preuve les potentiels adhérents déçus par «un certain désengagement» de la chambre constaté par de nombreux commerçants. Pour d'autres, c'est le montant des cotisations qui est jugé excessif alors que certains estiment, par leur absence dans ces organes, échapper au fisc, versant ainsi dans l'informel, ce sont là les principaux points qui freinent leur volonté d'adhésion. Seuls les adhérents, c'est-à-dire ceux qui payent régulièrement leurs cotisations, peuvent prétendre compter parmi les candidats ou électeurs alors que se trouvent exclus de cette consultation ceux n'ayant qu'un statut d'affilié contrairement aux précédentes élections. Ces chambres régionales, constituées de deux organes, dont l'un est élu par les adhérents et l'autre désigné par le ministère du Commerce, sont investies d'un rôle d'intermédiaire entre l'administration et les opérateurs économiques dont les relations sont «gangrenées» par une bureaucratie rampante qui ne dit pas son nom.