Ces dernières années, plusieurs pièces archéologiques inestimables ont été volées et transférées à l'étranger. La ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, compte s'attaquer aux pilleurs d'objets archéologiques et culturels. Elle se dit même favorable à la création d'une commission d'enquête parlementaire sur l'affaire de détournement et de trafic d'objets archéologiques et culturels. «La protection du patrimoine culturel et civilisationnel, particulièrement dans les régions du sud, requiert des mesures pratiques à même de lutter contre le phénomène de détournement des objets archéologiques qui représentent la mémoire de la Nation», a souligné la ministre de la Culture avant-hier, dans une déclaration à la presse en marge de la séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales. En effet, la situation du patrimoine archéologique national est à la merci des pilleurs. Ces dernières années, plusieurs pièces archéologiques inestimables ont été volées et transférées à l'étranger. Et l'affaire des pilleurs allemands arrêtés en juin 2005, dans le Sud algérien, ne dit que trop de la situation de notre patrimoine matériel national. En dépit de la protection renforcée par les brigades des douanes, il n'en demeure pas moins que le danger est toujours présent. Aujourd'hui, le rôle n'incombe pas uniquement aux Douanes algériennes, mais l'ensemble des secteurs de l'Etat concernés par ce volet, sont appelés à redoubler d'efforts afin de mettre un terme au pillage du patrimoine archéologique. Dans ce sens, Mme Toumi a souligné la nécessité de «doter les offices de l'Ahaggar, du Tassili et du Mizab, de moyens matériels et humains nécessaires à la couverture et la surveillance des régions vastes et d'assurer une présence permanente de gardiens sur ces sites». S'agissant de la convention signée en 1994 entre un institut allemand de recherche archéologique et l'Office du parc national du Tassili, Mme Toumi a indiqué que cette convention portait sur « la réalisation d'une étude sur les moyens de préservation et de valorisation des biens culturels et naturels que recèle le parc du Tassili.» La ministre de la Culture n'hésite pas de pointer un doigt accusateur à l'égard des Allemands.« Cette convention a été exploitée pour piller le patrimoine culturel que renferme la région du Tassili avec la passivité de certains responsables d'établissements relevant du ministère de la culture et la complicité de certains chercheurs algériens», a observé Mme Toumi. «L'office du parc a autorisé, conformément à la convention en question, son partenaire allemand ainsi que des chercheurs algériens à opérer des travaux de recherches en vertu d'un permis de fouilles archéologiques au niveau du site Mankhour, dans la région de Tadrart octroyé en 1995», a ajouté la ministre de la Culture. L'Office du parc a également exploité une convention, cadre signée en 1996, avec le Centre des études préhistoriques, anthropologiques et historiques visant la revalorisation et la sauvegarde du patrimoine «pour opérer des fouilles archéologiques au niveau du site Mankhour sans l'aval du ministère de tutelle». «Cette affaire a été soumise, en 2001, aux parties concernées», a précisé Mme Toumi, soulignant qu' «un dossier détaillé a été élaboré sur le déroulement des opérations de fouilles, les permis délivrés par l'office autorisant la réalisation de missions de recherches et l'exportation d'objets archéologiques destinés à des chercheurs de l'institut allemand, algériens et étrangers en vue de leur analyse, ainsi que sur l'exportation de 23 caisses d'ossements».