Les préjudices induits par les inondations survenues ces derniers jours, ont recentré le débat autour des méthodes d'alerte précoces sur les dangers météorologiques. Suivant cette ligne, le directeur général de l'Office national de météorologie (ONM) a mis en relief, l'utilité de la carte vigilance météo Algérie. Un moyen certes connu, mais pas assez vulgarisé. «Consulter la carte de vigilance doit devenir un rituel pour chaque citoyen», a-t-il fait comprendre, hier, en marge de la journée arabe de la Météorologie. Rappelons que la carte vigilance météo a été établie en 2017, et depuis, régulièrement mise à jour sur le site de l'ONM. Par conséquent et dans le but de minimiser les retombées de ces catastrophes, le responsable a souligné que c'est au citoyen d'aller chercher les informations, «il pourra de la sorte planifier ses activités pour la journée grâce à cette carte en se tenant au courant des changements qui surviendront au cours de la journée». A ce propos, il a rappelé que lors des intempéries de jeudi, la carte de vigilance affichait déjà à 9 h du matin, un premier niveau d'avertissement qui s'illustre par la couleur jaune. A partir de 13 h30 la couleur est passée à l'orange, qui annonce un autre niveau de menace (phénomènes dangereux). «C'est à ce moment-là, qu'un bulletin météo spécial a été lancé», a-t-il indiqué. Il faut préciser que la carte vigilance météo est basée sur un découpage administratif par wilaya. Elle est valide pour une période de 24 heures, et elle est actualisée deux fois par jour, à 6h du matin et à 17 h. En sachant que des mises à jour complémentaires peuvent être réalisées au fur et à mesure. Par ailleurs, au sujet de la prévision d'inondations ou autres catastrophes du genre, le DG a bien insisté sur le fait que nul ne peut prévoir cela. «Le travail de l'ONM s'arrête à la diffusion des BMS aux différentes institutions », a-t-il avancé. Ce dernier a en outre expliqué que l'ONM dispose d'un système automatique permettant l'émission de chaque alerte météo aux principaux acteurs concernés (Protection civile, ministère de l'Intérieur, gendarmerie nationale, ministère des Ressources en eau…). «Nous recevons et renvoyons plus de 50 millions de messages en un mois, à travers les 54 stations aériennes que comporte notre réseau», a-t-il fait savoir. En ce qui concerne les prévisions météorologiques sur le court, moyen et long terme, Benrekta Houaria du Centre national des prévisions météorologiques a développé à son tour qu'il est impossible d'éviter les perturbations climatiques. Elle a de ce fait expliqué que la période qui marque le passage de l'été à l'hiver est en quelque sorte «transitoire», ce qui fait que le climat est «imprévisible». Elle dira même que «le modèle de prévision utilisé devient fou à ce moment-là». Cela dit, si les perturbations demeurent inéluctables, il est possible d'endiguer les dégâts, fait-elle savoir. Et ce, en grande partie grâce à la carte vigilance qu'elle présente comme le système d'alerte le plus rapide. La carte vigilance développée par Météo Algérie reste d'après les connaisseurs, un outil incontournable et très utilisé par les pays développés dans l'anticipation des phénomènes météorologiques dangereux. Toujours est-il qu'en Algérie, la carte vigilance demeure très peu utilisée par les citoyens. Pour changer cette donne, l'ONM appelle justement à faire de cette carte vigilance, le moyen indispensable à tous pour éviter de se retrouver dans des situations fâcheuses. La vigilance météorologique, laquelle a été mise en place depuis l'année 2017, est l'aboutissement d'un programme de modernisation de l'établissement et de la volonté de Météo Algérie de mettre en place un dispositif complet et d'actualité visant à informer simultanément les pouvoirs publics, les médias et la population sur des risques météorologiques potentiels, leur gravité, leur évolution, leurs conséquences attendues et des conseils de comportement adaptés. D'autant plus que cette carte est accessible sur tous les supports, notamment les réseaux sociaux (facebook, twitter …)