Les premières quantités de l'antiviral Tamiflu ont été réceptionnées, en attendant les prochains arrivages prévus pour le mois d'avril et octobre. Ainsi, 100.000 doses de ce médicament seront importées en avril et 400.000 autres sont prévues pour le mois d'octobre. Jusqu'au mois de décembre dernier, 10.000 doses ont été importées. C'est ce qu'a annoncé, hier, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Amar Tou, qui a réaffirmé qu'aucun cas de grippe aviaire n'a été diagnostiqué en Algérie. L'invité, hier, de l'émission «Tahaoulet» de la radio Chaîne I, a indiqué qu'une enveloppe de 8 milliards de dinars a été dégagée par le ministère de la Santé pour faire face à une éventuelle pandémie de grippe aviaire en Algérie. Cette enveloppe permettra d'importer 6,5 millions de doses de Tamiflu tel que recommandé par l'OMS pour la couverture de 25% de la population. Le ministre a indiqué que ces quantités ne seront distribuées à la population qu'une fois la maladie déclarée en Algérie. «Si le médicament est disponible, dès aujourd'hui, au niveau des pharmacies, les citoyens l'achèteront immédiatement et le consommeront d'une manière abusive. Chose qui engendrera un déficit immunitaire de l'organisme au virus H5N1. C'est pour cela que l'antiviral est pour le moment stocké», a-t-il expliqué. Il faut souligner que le groupe pharmaceutique Saidal a signé au courant de ce mois un contrat avec le laboratoire indien Hetero Drugs Limited pour la fabrication du Tamiflu algérien (Saiflu). Le contrat prévoit 1750 kg de principes actifs. Cette quantité permettra de produire 6 millions de boîtes de 10 gélules, et cela en 2006. Selon le patron de Saidal, Ali Aoun, l'Algérie couvrira avec les 6,5 millions de boîtes commandées chez les laboratoires Roche, plus de 40% de la population. Ali Aoun avait affirmé que le médicament sera distribué gratuitement par les pouvoirs publics dans les premières 48 heures qui suivent les premiers symptômes, dans le cas où le virus de la grippe aviaire H5N1 est déclaré dans notre pays. Interrogé justement sur ce contrat, le ministre de la Santé a déclaré qu'«il ne connaît pas la nature de cette convention». Concernant le vaccin, il sera, selon M.Tou, fabriqué une fois la nature du virus connu. Toujours à titre préventif en cas d'épidémie de grippe aviaire, une commande de 7 millions de masques de protection de type FFP2 sera importée prochainement de l'Europe pour le personnel sanitaire et la population. Le ministre de la Santé a affirmé que son département est passé à la phase de préparation des hôpitaux de référence, en les équipant de tous les moyens pour la prise en charge d'éventuels cas humains. «Le ministère procèdera, tout prochainement, à la délimitation des déplacement des malades atteints du virus à l'intérieur de ces hôpitaux». Ce qui sous-entend la mise en quarantaine des patients «car le virus se propage rapidement». Des équipements de protection seront également importés durant les deux prochains mois. Selon le premier responsable du secteur, le risque de contamination n'est pas à écarter malgré que notre pays n'a diagnostiqué aucun cas de grippe aviaire. «L'Algérie n'est pas à l'abri surtout au mois de mars où les oiseaux migrateurs viendront de l'Europe pour passer au sud du continent africain dont trois pays sont déjà touchés à savoir l'Egypte, le Nigeria et depuis lundi dernier le Niger. Le danger viendra de l'Est, plus précisément d'El Tarf», a fait savoir le ministre de la Santé qui souligne que l'Algérie compte 526 zones humides. Ce qui explique, selon lui, les dispositions prises par son département et celui de Saïd Barkat pour faire face à cette maladie. Il s'agit, entre autres, de l'installation du Comité national de veille, de suivi et de lutte contre la maladie de la grippe aviaire. Il est chargé de mettre en place un dispositif national intégrant toutes les autorités nationales concernées, civiles ou militaires, pour renforcer le mécanisme de veille, de prévention et de surveillance contre la maladie. Le comité, qui tient ses réunions ordinaires, mensuellement, est tenu également de préparer les plans et les moyens d'intervention rapide en cas d'apparition de la maladie en Algérie. Il faut savoir que depuis l'apparition de cette maladie en 2003, qui a décimé des millions de volailles, 169 personnes ont été affectées et 91 sont décédées. Par ailleurs, M.Amar Tou a évoqué les maladies non transmissibles (MNT) dont la mortalité est plus importante représentant 59% et les maladies transmissibles (MT). Ces dernières représentent 32% des mortalités. Il a aussi avancé que 1000 spécialistes diplômés sont recensés chaque année pour répondre aux besoins en matière de santé avant de poursuivre que l'OMS a recensé 12 nouvelles maladies (tuberculose, maladies mentales...) pour les prochaines années qui touchent tous les pays du monde, notamment l'Algérie.