Le désormais ex-président de la FAF dirigera les travaux de cette AG élective. Il est indéniable que l'ombre de Mohamed Raouraoua va planer sur l'assemblée générale élective de la FAF. Celui qui était jusqu'à récemment son président sera aujourd'hui présent dans la salle mais pour diriger le scrutin. Il a, en effet, décidé de ne pas briguer un second mandat sous l'action d'une terrible pression alors que son élection n'aurait été qu'une simple formalité s'il s'était présenté. On garde en souvenir la dernière assemblée générale ordinaire de cette fédération où le concerné avait été plébiscité par l'assistance qui lui avait signifié son soutien malgré toutes les contraintes et critiques auxquelles il était soumis. L'histoire retiendra que Raouraoua a quitté la scène poursuivi par les mauvais résultats de l'équipe nationale, cette sélection qui avait précipité dans sa chute des tas de présidents de FAF et même des ministres de la Jeunesse et des Sports. Elle retiendra, également, qu'il s'en est allé laissant la fédération avec un tout autre visage par rapport à celui, affreux, qui l'avait marqué durant les années précédentes. C'est faire preuve d'une très mauvaise foi que de dénier ce que Mohamed Raouraoua a ramené au football algérien en matière de sérieux dans la gestion. Les hontes et les scandales des années précédentes sont devenus sous sa coupe de la très vieille histoire. Malheureusement son mandat n'a pas été accompagné des mesures à même de permettre à la discipline de se développer et aux clubs de progresser en bénéficiant des moyens nécessaires pour une telle entreprise. Aujourd'hui, on est à viser une qualification à la CAN 2008 et au mondial 2010 alors que notre football accuse un énorme retard dans le renouvellement de son élite. L'ex-président de la FAF, M.Omar Kezzal, disait à la radio, le week-end dernier, qu'il «est vain d'espérer des sélections de jeunes d'aujourd'hui une qualification pour les prochaines échéances internationales. Ces jeunes sont formés selon le système anarchique qui prévaut actuellement et n'ont aucune chance de progresser. C'est sur un objectif de 10 ans qu'il faudra se projeter en lançant dès maintenant un vaste chantier de formation mais de la formation sérieuse avec les moyens qu'il faut pour cela ». Mais en a-t-on réellement la volonté puisque l'on sait que la recherche du résultat immédiat sur une courte période est devenue la phobie de tous? Le Mohamed Raouraoua que l'on a tout fait pour l'empêcher de se représenter est aujourd'hui consacré à une échelle planétaire. Le désormais ex-président de la FAF a, en effet, été désigné pour présider la commission politique de la Task-Force- Pour un beau jeu de la FIFA. Et c'est le président de celle-ci, Joseph Blatter, qui l'a choisi pour ce poste après qu'il en eut fait son représentant particulier auprès des grands de ce monde. Si Blatter a opté pour sa désignation c'est qu'il a dû trouver que l'homme était particulièrement compétent pour diriger une commission aussi importante. Et pas n'importe quelle commission puisque l'on y trouve comme membres des gens aussi experts que les présidents des Confédérations africaine, européenne et asiatique ainsi que l'actuel ministre français de la Jeunesse et des Sports. En somme, Raouraoua est parfaitement capable de réfléchir sur des questions de football de dimension planétaire mais buterait sur la gestion d'un football aussi médiocre que le nôtre. C'est le constat auquel on arrive après avoir pris connaissance de ce qui lui est arrivé dans son propre pays. A ce rythme, ce n'est pas demain que le football algérien pourra entrevoir l'éclaircie de la réussite et l'élection d'aujourd'hui apparaît pour beaucoup comme un simple épisode d'un feuilleton qui dure depuis plusieurs années.