Optimiste et confiant, le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, avait avancé, début octobre 2005, de deux mois la livraison du métro d'Alger, soit juillet 2008 au lieu de septembre 2008. Cette date semble se confirmer de plus en plus au vu de la multiplication de visites à Alger de nombre d'organismes étrangers concernés «alléchés» par un partenariat dans ce vaste chantier. Après l'intérêt manifesté par le groupement italo-algérien Pizzaroti- Génie Sider, le groupe germano-algérien Diwidag, l'Agence française pour le développement international des entreprises, le président de la société japonaise JGC, venu à la tête d'une délégation de 70 hommes d'affaires nippons, le groupe algéro-allemand Gaama (en activité dans le projet)... une forte délégation italienne, conduite par Raffaele Morese, président de la Confédération des services publics locaux d´Italie, Confservizi, participe depuis dimanche à Alger à diverses activités relatives aux transports urbains. Ainsi, après avoir assisté à un séminaire algéro-italien sur les systèmes de transports publics urbains, les experts composant la délégation italienne ont présenté le système de fonctionnement des transports urbains à Rome, lequel montre, selon eux, «des similitudes sur le plan organisationnel». Cette rencontre, organisée par le ministère des Transports et l'ambassade d'Italie, met en évidence une recherche appliquée d'opportunités de partenariat et d'affaires avec l'Algérie, grand chantier qui grouille sur un programme de relance économique (Psre) de 60 milliards de dollars. Lundi, alors qu'une partie de cette forte délégation s'était rendue au ministère pour s'entretenir avec divers responsables, des responsables du métro de Rome (Met Ro) et l'administrateur de la société romaine «Trambus», Umberto Torchio et Filippo Allegra, se sont déplacés sur le terrain comme pour se mettre en contact avec la réalité de cet immense projet et examiner concrètement les vecteurs où ils peuvent proposer leurs services. En compagnie notamment de Sahli Salem, directeur des transports urbains au ministère, ces responsables italiens ont visité successivement la future station de métro Tafourah-Grande Poste et le centre de formation Etusa (Entreprise de transport urbain et suburbain d'Alger). Le directeur de cette unité de formation et de planification, Ounoughène Abdelaziz, s'est appliqué à fournir d'amples explications à ces visiteurs «curieux» et fort intéressés par les progrès de l'Algérie dans le domaine de la formation de ce centre opérationnel depuis un an. Cette unité se distingue par un équipement didactique et pédagogique ultra moderne composé de logiciels informatiques, de deux cabines de simulation de conduite et de maintenance, d'une unité centrale de gestion en maintenance assistée par ordinateur (Gmao). Le centre s'occupe aussi de la modernisation des trois principaux ateliers de l'Etusa, et de la mise à niveau du personnel à travers des formations spécialisées. Cette entreprise algéroise, rappelons-le, dispose de 426 bus tous types confondus et de 4 téléphériques opérationnels. Questionné par L'Expression à propos de la tarification du métro, estimée à 25 dinars le billet par le ministre en octobre 2005, Chella Tarek, de la direction des transports urbains au ministère, a confirmé cette moyenne du prix du ticket de métro. En comparaison, il dira que celui-ci coûte 3 euros en Italie dont le passager ne paye qu'un seul, les deux euros restants étant subventionnés par l'Etat. Dans ce pays, les tarifs sont fixés par les communes dont dépendent de façon exclusive les transports locaux. En Ile-de-France (Paris), le passager ne paie que 25% du coût réel du billet, le reste est réparti entre l'Etat, les régions et les entreprises employant plus de 20 personnes. Dans les autres régions de France, l'usager paye une moyenne de 35 % du coût réel, le reste étant subventionné par l'Etat a encore précisé Chella. La visite du troisième site, la gare routière du Caroubier, a été annulée pour permettre aux invités italiens de se rendre, plutôt précipitamment à l'aéroport, en raison d'une grève annoncée de la compagnie aérienne italienne Alitalia. Le séminaire de dimanche a été suivi, outre par les représentants du ministère algérien des Transports, de ceux de la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf), l´Entreprise du métro d´Alger (EMA), les entreprises des transports urbains d´Alger, d´Oran et d´Annaba et la direction des transports d´Alger. Omar Touati, directeur des transports urbains et de la circulation routière, qui a présidé les travaux du séminaire, a indiqué que 3000 transporteurs privés opèrent à Alger avec une moyenne de 1,5 bus par opérateur. Afin de mieux organiser, d'ici 2009, ce secteur qui montre des insuffisances, des responsables du secteur ont fait part d'un projet de création d´une société de transport intermodal. Elle devra gérer le métro d´Alger ainsi que les autres moyens de transport (trains de banlieue, bus, tramways, téléphériques...). L´utilisation d´un ticket unique par les usagers est par ailleurs envisagée, précise-ton.