Qui mieux que Aziz Derouaz est bien placé pour parler handball et tout ce qui y gravite? Apparemment, peu de gens, et c'est pour cela que l'opportunité offerte par Echibek, pour le faire sortir de son mutisme, notamment après «l'humiliation» subie par les Verts à la dernière CAN, était à vrai dire très opportune. L'ancien coach de l'élite handballistique nationale, face à un parterre de journalistes, à la salle de conférence de la Maison de la presse Tahar-Djaout, a pu donc évoquer sa carrière, ses déboires avec ceux qui ont détruit le handball et préciser sa pensée sur sa non-nomination par le MJS, dans la commission mise sur pied par la tutelle, pour évaluer les dégâts de la dernière sortie du Sept algérien, et éventuellement trouver une issue de secours pour cette discipline qui a tout donné comme satisfaction au sport national et qui «vit, selon l'orateur, des moments dramatiques et catastrophiques» qui hypothèqueraient son existence. D'emblée, il a tenu d'abord à rendre hommage à titre posthume à certains journalistes et serviteurs désintéressés de la petite balle, tels Sid-Ali Azzoug, Ali Faraheddine, Abdallah Benyekhlef et autre Hamid Mehdaoui. Et de poursuivre que «ce qui m'affecte le plus, c'est que l'Algérie a perdu le respect d'antan», et de prédire que «ceux qui auront la charge de reprendre en main la situation dramatique actuelle, ce sera pour eux, un travail suicidaire». Cependant, il tiendra à préciser que «le marasme a débuté dès les années 1980 et que «la situation n'était pas nouvelle». Pour lui, les causes sont essentiellement «la course effrénée aux postes de responsabilité et au pouvoir et par ricochet, la volonté de détruire le handball algérien», ainsi que la jalousie dont il a fait l'objet en sa qualité d'entraîneur. Tout en exhibant ses médailles du mérite, il dira: «Je n'ai pas besoin de reconnaissance». Puis de citer des actions de sabotage «tel le report du championnat du monde espoirs de 2003 sous prétexte de l'incident de la salle Harcha, alors que je vous dis c'était un prétexte fallacieux», ainsi que «l'annulation d'un programme de relance». Pour lui, «ces gens s'attaquent à tous ceux qui travaillent, et c'est dans cet environnement malsain que j'ai travaillé, bénévolement, et en plus, je gérais les dossiers sociaux des joueurs. Pensez-vous que nous aurions eu de bons résultats si les joueurs n'étaient pas pris en charge socialement?» Mais, ajoutera Aziz Derouaz: «L'EN était devenue un gâteau qu'il fallait partager, alors qu'à ce jour, moi-même je n'ai pas de logement et que j'en ai fait obtenir une cinquantaine aux joueurs de l'EN». Ce qui l'exacerbe c'est «la politique de clanisme et de régionalisme pratiquée par la dernière équipe fédérale et avec tout cela, l'on m'accuse de traître à la nation, urgent de mettre fin à cette maladie». Pour lui, «les instances de la FAHB écartent systématiquement les compétences» et pour preuve, il citera le cas de Kamel Akab, « qui travaille pour préparer la relève des handballeurs tunisiens, tandis que les responsables de notre fédération n'ont même pas daigné, ne serait-ce que l'inviter». Revenant sur la débâcle de la dernière CAN, Aziz Derouaz dira que «les joueurs ont évolué en deçà de leurs possibilités» et qu'il a constaté que «beaucoup de joueurs ont régressé techniquement par rapport aux années précédentes». A propos de la dernière commission mise en place par le MJS, Derouaz affirmera : «Je respecte les personnes désignées mais beaucoup d'autres, à même d'apporter une réelle contribution, n'ont malheureusement pas été désignées». Il espère cependant que, «des mesures adéquates seront prises pour sauver le handball algérien». Il tirera la sonnette d'alarme pour annoncer que «le nombre de licenciés en 2006 est moindre que celui des années 80, une situation préjudiciable pour le handball». Pourtant, il s'est dit convaincu que «l'Algérie a les moyens de monter une EN d'un niveau mondial». Enfin, abordant le problème de la sanction que lui a infligée la FAHB, Derouaz traitera les décideurs «d'ignorants», car relèvera-t-il, «l'équipe constituée de jeunes handballeurs algériens évoluant en France, pour prendre part à un tournoi, après que la FAHB eût refusé d'y participer, sont libres de tout engagement comme moi d'ailleurs, vis-à-vis de la Fédération». Le plus grave, ajoutera-t-il, «malgré la bonne prestation et le bon résultat obtenu, aucun responsable de la fédération ne s'est intéressé à certaines valeurs sûres de cette équipe, qui avaient largement leur place en EN. Et lorsque j'ai délégué un avocat, la FAHB lui a dit qu'aucune sanction n'avait été prise à mon encontre», conclura l'orateur.