Un périple à travers une belle campagne aux couleurs bucoliques. Aller sur Bouira depuis Tizi Ouzou, est relativement facile, tant les moyens de transport sont disponibles: taxis, bus et autres fourgons assurent la liaison. Prendre un taxi est relativement chose aisée. Il suffit de se rendre à la gare routière de Tizi Ouzou et de choisir le moyen adéquat. Ainsi, si le bus est moins sollicité par les voyageurs, car généralement chargé et assez lent, les taxis par contre offrant un certain confort sont assez rapides, on peut être dans la capitale du Hamza en une heure trente de route, après avoir sillonné le flanc des Frikat, les Aït Boumaza et les autres hameaux et village de ce côté du massif central kabyle. Certes, il faut avoir l'estomac bien accroché pour supporter la route en lacis qui chemine d'abord entre les flancs des Aït Yahia Moussa et après le col de Tizi Larbaâ, prendre à gauche à environ 14 km de Draâ El Mizan, au niveau de l'école sise en bas de Tizi Larbaâ, prendre le CW 19 puis après un long moment, on atterrit à Qualous. Le long de cette voie qui serpente dans un paysage bucolique, on se met à rêver à l'ouverture touristique. Avec la paix revenue, ce sera un des endroits qui saura certainement rivaliser en beauté avec les meilleurs du pays. Des paysages à vous couper le souffle et une population agréable de contact, toujours prête à donner le coup de main aux automobilistes en panne ou à vous offrir ce qu'elle a. L'on s'arrête en chemin près d'une épicerie et l'on est frappé par la gentillesse des gens. Les questions pleuvent: «Avez-vous besoin de quelque chose? Peut-on faire quelque chose? Y a-t-il des malades?» autant de prévenance de la part de ces paysans, constitue tout simplement un délice. Au niveau de Qualous, c'est la multitude des étals de poterie et autres artisanats locaux qui offrent aux passagers leurs productions. Plus loin ce sont les huileries qui nous dit-on pour cette année, semblent pouvoir travailler car la récolte est excellente. On goûte l'huile fraîchement extraite des olives de l'année, on ressent un plaisir infini! Le goût fruité et doux à la fois vous transporte à travers les garrigues où l'olivier a grandi et a mûri ses fruits. La circulation sur la RN 05 est intense et l'on a réellement peur que les accidents soient nombreux. On nous rassure: «Les enfants ne s'aventurent pas seuls et nous avons mis ces dos-d'âne!». De fait, en ce vendredi, alors que la journée est fériée, les rares enfants rencontrés au bord de la voie rapide semblent se tenir à une bonne distance du ruban d'asphalte ! Qualous, un rassemblement programme. On reprend la route sur Bouira; la route grimpe et il a fallu près d'une demi-heure pour que l'on aperçoive enfin la ville. Elle s'étale langoureusement sur la plaine du Hamza, et pour qui n'a pas revu Bouira depuis une dizaine d'années, il aura sans doute bien du mal à se retrouver. La construction avance et le béton «mange» de plus en plus les riches terres agricoles de la région. Bâtiments, villas, immeubles et maisons de maîtres se suivent. Les gens de Bouira, comme partout ailleurs en Kabylie, adorent construire! A la gare routière de Bouira, on est estomaqué par la boue des ruelles environnantes, il faut vraiment se frayer un chemin dans la gadoue pour parvenir à la chaussée. Mais, la richesse des lieux, avec une fréquentation des plus denses, fait que l'on peut rencontrer les gens d'Aïn Bessem, de Sour El Ghozlane, de Sidi Aïssa et même de M'sila, de Bousaâda et d'ailleurs! On discute ferme et les accents des uns et des autres donnent cette agréable cacophonie aux tons chantants! A Bouira on trouve de tout, il suffit d'avoir des dinars. Le marché est bien achalandé et les boutiques regorgent de produits! On fait un tour en ville avant d'aller à l'hôpital Boudiaf. La structure sanitaire est neuve et présente un aspect agréable mais des malades rencontrés en ces lieux se plaignent! Il semble que, souvent, au niveau des urgences il faut savoir montrer patte blanche. Comme on n'a pas pu vérifier la chose, on la donne telle que les citoyens la rapportent. Un fait est cependant certain: l'hôpital est relativement assez propre ! Bouira est finalement une grande ville qui semble se développer encore plus. La capitale du Hamza a cette volonté de devenir un pôle commercial important et elle en a les moyens.