Les poids lourds de la scène politique palestinienne n'ont pas manqué de réagir aux résultats des législatives. L'on retient la réaction d'un dirigeant du Fatah et candidat malheureux, Samir Machharaoui, qui a appelé jeudi à la démission du comité central de son mouvement. «Je mets en garde le comité central sur un accord concernant l'entrée du Fatah dans un gouvernement avec le Hamas. Ce n'est en aucun cas dans l'intérêt du Fatah, ni de celui du peuple palestinien», a-t-il insisté dans un communiqué. Selon lui, «il est très important d'avoir une opposition forte» face au Hamas. De son côté, le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, juge «prématuré» un gouvernement de coalition avec le Fatah. «Nous devons étudier la situation internationale, qui est très complexe, les pressions américaines sur l'Autorité palestinienne, voir si Abou Mazen nous demandera d'accepter Oslo, de reconnaître Israël, choses que nous ne ferons pas», a-t-il précisé. Le dirigeant du Hamas dément vouloir la destruction d'Israël. «Vous, occidentaux, vous vous trompez: le statut de Hamas n'appelle pas à la destruction d'Israël. En arabe, il est écrit -mettre un terme à l'occupation israélienne de la Palestine- nous ne voulons pas éliminer l'autre, seulement obtenir nos droits. Pour cette raison, ce paragraphe demeure», a-t-il expliqué. «Hamas ne ferme pas la porte au dialogue. C'est la philosophie actuelle d'Israël qui l'empêche. Pour cette raison, il ne reste que la résistance», a-t-il conclu. Chef du bureau politique du Hamas et considéré à ce titre comme numéro un du mouvement, Khaled Mechaal vit en exil entre Damas et Doha. Il a été propulsé aux devants de la scène après l'assassinat par Israël en 2004 des principaux chefs du mouvement, Ahmad Yassine et Abdelaziz Rantissi. Par ailleurs, le porte-parole du mouvement, Sami Abou Zouhri a affirmé que le succès de son parti est «une victoire du projet de résistance et du projet de changement et réformes». Il a en outre, demandé aux Etats-Unis de respecter le choix du peuple palestinien.