Mohamad Dahalane, homme fort de Ghaza, membre du conseil révolutionnaire du Fatah, un des chefs de file de la Jeune génération fathaouie, a déclaré devant des hommes armés du Fatah, qui manifestaient hier à Ghaza, exigeant la non-participation du mouvement à un gouvernement de coalition avec la Hamas, hier à l'aube dans les rues de Ghaza, qu'il « était honteux au Fatah de participer à un gouvernement dirigé par le Hamas. Le comité central doit rendre des comptes pour la catastrophe à laquelle il nous a conduits, mais il ne faut pas faire de fautes sur le terrain. Nous serons une opposition forte, et personnellement, je ne ferai pas partie du gouvernement. Nous travaillerons au réarrangement de notre mouvement ». Abou Al Chahine, membre du conseil révolutionnaire du Fatah, a quant à lui qualifié cette victoire du Hamas de tsunami. Il nous a déclaré : « Tout d'abord, nous reconnaissons la victoire du Hamas et nous le félicitons. Les résultats de ces élections ont été un véritable tsunami pour les partisans du Fatah et le reste de la population palestinienne. J'impute cette défaite à des fautes de mauvaise gestion et parfois à la corruption de certains, mais pas seulement cela. Selon moi, Israël et les Etats-Unis, qui n'ont fait aucun effort pour aider le président Abbas et l'Autorité palestinienne, ont aussi influencé le cours du vote. Israël a poursuivi ses agressions contre le peuple palestinien, a refusé de libérer les prisonniers, a poursuivi la construction du mur, a consolidé la colonisation, a pris la décision de quitter Ghaza sans négocier avec nous, et les Etats-Unis n'ont essayé à aucun moment d'opérer des pressions sur l'Etat hébreu. Je pense que le Hamas qui devra former le prochain gouvernement va se rendre compte de la difficulté de la tâche. Un lourd fardeau vient de tomber de notre dos. » Sami Abou Zouhri, porte-parole du Hamas, nous a dit : « Cette victoire n'est pas seulement celle du Hamas, mais celle de tout le peuple palestinien. Nous travaillerons avec le président Mahmoud Abbas sur une sorte de partenariat politique auquel nous tenons. Le Hamas restera fidèle à ses convictions et poursuivra la voie de la résistance. » Docteur Adel Hakim, représentant du FPLP commandement général à Ghaza, qui n'a pas participé au scrutin, nous a déclaré : « Le bureau politique du mouvement a étudié la question des élections où il y avait deux avis. Le premier préconisant la participation au scrutin, le second au boycott. Après les déclarations du commandement de l'Autorité nationale palestinienne appelant à l'application de la feuille de route sous des pressions internationales et régionales ainsi que la poursuite de l'agression israélienne, c'est le second avis qui a primé. Nous n'avons pas présenté de candidats à ces élections. » A noter qu'en plus du FPLP commandement général, le Djihad islamique, l'autre mouvement radical islamiste palestinien, a lui aussi boycotté ces élections.