C'est une alliance placée sous le signe du progressisme: trois jeunes figures montantes du parti démocrate, symboles de jeunesse et de diversité, sont sur le point d'apporter leur soutien au sénateur Bernie Sanders, 78 ans et pourtant représentant du vieux monde qu'elles entendent bouleverser. Dans la foulée du débat démocrate de mardi soir, trois élues de la Chambre des représentants, considérées comme les nouvelles représentantes de l'aile gauche du parti, devraient se ranger derrière le sénateur du Vermont, 3e dans les sondages dans la course à la Maison-Blanche derrière le modéré Joe Biden et une autre figure progressiste, Elizabeth Warren. Ces élues sont les très médiatiques Alexandria Ocasio-Cortez, Ilhan Omar et Rashida Tlaib, trois des quatre membres de ce que Donald Trump appelle «la brigade» et qu'il accuse de «haïr l'Amérique». Ilhan Omar, la première femme noire musulmane élue au Congrès, a annoncé mardi soir qu'elle apportait son soutien à Bernie Sanders, un juif originaire de Brooklyn. «Bernie est à la tête d'un mouvement de la classe populaire visant à battre Donald Trump et qui transcende les générations, les origines ethniques et géographiques», a écrit dans un communiqué cette réfugiée somalienne de 38 ans, la seule élue du Congrès à porter le voile islamique. Lors du débat au cours duquel il a eu l'occasion de rassurer les Américains sur son état de santé, après sa crise cardiaque il y a plus de deux semaines, Bernie Sanders a annoncé qu'un «invité spécial» le rejoindrait lors du grand meeting de campagne qu'il tiendra samedi à New York, dans le quartier du Queens. Selon les médias, il s'agit de la nouvelle coqueluche de la gauche américaine Alexandria Ocasio-Cortez, d'origine portoricaine et dont la circonscription qu'elle représente à la Chambre inclut une partie du Queens. «AOC», la benjamine du Congrès du haut de ses 30 ans, se revendique «socialiste» tout comme «Bernie», de 48 ans son aîné et qui siège au Congrès depuis 1991. Selon CNN, Rashida Tlaib, 43 ans et d'origine palestinienne, devrait également apporter son soutien au sénateur Sanders. Mardi soir, elle a relayé sur Twitter un message d'Ilhan Omar ventant sa coopération au Congrès avec Bernie Sanders. Les intentions de la 4e représentante, Ayanna Pressley, ne sont pour l'instant pas connues. L'équipe de campagne de Bernie Sanders espère que ces soutiens lui donneront un second souffle, lui qui a été nettement dépassé dans les sondages par Elizabeth Warren. Surtout, lors de sa campagne face à Hillary Clinton lors de la primaire de 2016, les observateurs avaient reproché à cet élu d'un état blanc et rural de ne pas être assez en phase sur la question des minorités, malgré le soutien, notamment du rappeur d'Atlanta Killer Mike. Les états du Sud, où se concentre une importante population noire, avaient voté pour Hillary Clinton. Pour séduire un public plus jeune et plus divers, Bernie Sanders s'est déjà assuré cette année du soutien de la célèbre rappeuse Cardi B, originaire du Bronx, l'autre quartier de New York où s'étend la circonscription d'Alexandria Ocasio-Cortez. Par ailleurs, une candidate à la primaire de 2020, Tulsi Gabbard, a condamné, lors d'un débat, le soutien de l'administration Trump aux « groupes terroristes en Syrie ». Commentant récemment la décision des états-Unis d'introduire des sanctions sur les livraisons de carburants aux forces aérospatiales russes en Syrie, le ministère russe des AE a déclaré que Washington «parrainait» les terroristes du Front al-Nosra et de Hayat Tahrir al-Cham, «les ravitaillant et s'évertuant à les protéger contre des attaques, bien que ces groupes soient universellement reconnus comme terroristes, étant des héritiers directs d'Al-Qaïda».