Ces réserves, non renouvelables, pourront assurer l'alimentation en eau des régions du Sud durant des siècles. Il y a dans le sud du pays des réserves en eau potable estimées à 40.000 milliards de m3. C'est ce qu'a indiqué, hier, à la radio le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. Il a précisé que, selon des études menées depuis plus d'un an, cette eau contenue dans le sous-sol est potable et se trouve en grandes quantités. Selon lui, il existe dans le Sahara deux sortes de gisements d'eau: un albien terminal et un albien intercalaire. L'albien terminal, aux eaux pures et peu profondes, a-t-il expliqué, se trouve entièrement dans les régions de Tidikelt, El Menéa, Adrar et Ghardaïa. L'autre albien, dit «intercalaire» couvre une superficie de 7000 km² touchant l'Algérie, la Tunisie et la Libye. Ses eaux profondes et chaudes sont actuellement exploitées par la Libye, a expliqué le ministre. «Ces réserves en eau même si elles ne sont pas renouvelables, pourront assurer l'alimentation en eau des régions du Sud pendant plusieurs siècles et permettre leur développement», a-t-il estimé. La Libye, faut-il le rappeler, a entamé, en 1984, le creusement du Grand fleuve artificiel, inauguré en 1991, et visant essentiellement à exploiter l'eau située à grande profondeur dans le Sahara et à l'acheminer par d'énormes canalisations, vers les régions du Nord. En avril 2005, l'Algérie, la Tunisie et la Libye avaient décidé de mettre en place un mécanisme de gestion concertée de leurs ressources en eaux profondes dans le cadre d'un projet de l'Observatoire du Sahel et du Sahara (OSS), organisme international oeuvrant dans le cadre de la lutte contre la désertification et la pauvreté en Afrique. En outre, les efforts de notre pays dans le domaine du développement des ressources hydriques dans le Sud se sont traduits notamment par la création, récemment, d'une entreprise spécialisée dans le forage hydrogéologique dénommée Foraqua. Cette nouvelle entreprise, qui est une filiale de Sonatrach, aura pour mission principale la mise en évidence des ressources en eau disponibles en Algérie. Un troisième actionnaire du secteur de l'énergie, l'Entreprise nationale des travaux aux puits (Entp), entrera dans le capital de Foraqua. Cette dernière se fixe comme objectif immédiat la réalisation de 1000 mètres linéaires de forage, soit quelque 10 % du marché avec la perspective d'atteindre un tiers environ du marché à l'horizon 2020. Ainsi, la première grande opportunité qui s'offre à Foraqua est celle du projet de transfert des eaux de In Salah vers Tamanrasset, dans le Grand Sud. Il faut signaler, par ailleurs que nos besoins en eau vont augmenter de plus de 50% d'ici à 2020 avec la croissance de la population, la forte extension attendue des superficies cultivables et l'expansion économique. Notons que la gestion des ressources hydriques autant que pour leur production à travers le plan quinquennal 2005-2009 s'est dotée d'une enveloppe budgétaire de 7 milliards de dollars. En plus des 58 barrages actuels et les 11 autres dont 3 de très grande capacité en cours de réalisation, notre pays compte réaliser, d'ici à 2030, 58 autres barrages de grande envergure qui serviront autant pour l'AEP, l'industrie que l'agriculture.