Les travaux d'extension de la résidence d'Etat ont démarré alors que la justice n'a pas encore tranché le litige. La construction de quelque 144 villas dans le cadre de l'extension des résidences d'Etat sur la zone de la plage Les dunes (Bouchaoui-Marine) vient d'être lancée dans une atmosphère de vive tension, porteuse d'un risque évident d'explosion. Rien ne va plus entre l'EGT Sahel (Club-des-Pins) et les agriculteurs regroupés en EAC dans cette zone, qui sont, par ailleurs, des partenaires associés à M. Brahim Hadjas, à travers la filiale Union agro, du groupe Union bank. Motif du mécontentement : les 14 hectares de terrain sur lesquels les travaux de terrassement ont commencé font l'objet, selon les agriculteurs rencontrés sur place, d'un litige, porté devant les tribunaux et actuellement soumis à examen par le Conseil d'Etat. Cette affaire, rappelons-le, qui a opposé Union agro au wali d'Alger, a été, par ailleurs, rendue publique par la presse. “Tant que la justice n'a pas encore tranché, nul n'a le droit de venir exploiter ce terrain”, crient haut et fort ces agriculteurs qui se déclarent “opposés à toute velléité d'expropriation qui ne passerait pas par la voie légale”. Se disant “fiers” de leur partenariat “fructueux” avec M. Hadjas, ils s'interrogent aussi sur cette politique du fait accompli, en rappelant que “les bulldozers et les engins ont envahi le terrain, une base de vie des travailleurs chinois de l'entreprise CSCEC a été rapidement installée à proximité immédiate des maisons, sans respect de la dignité de ces familles”. En outre, ils exigent “l'arrêt immédiat des travaux jusqu'à ce que la justice tranche”. Sur les lieux, nous avons pu constater l'avancement des chantiers, malgré la résistance des agriculteurs et des habitants. A plusieurs reprises, on a frôlé des bagarres généralisées entre les ouvriers engagés par l'EGT Sahel et la direction générale de la résidence d'état, d'une part, et les membres des EAC de cette zone apparemment très convoitée, d'autres part. Dans cette ambiance tendue, les journalistes n'étaient pas les bienvenus. “Je suis la résidence d'état et ici, vous êtes chez moi”, lance à l'adresse des journalistes un haut responsable de la résidence d'état, qui semble porter une double casquette, l'une sécuritaire et l'autre technique, allant jusqu'à refuser de décliner sa fonction. Voulant écouter la version de l'autre partie en conflit, en l'occurrence la direction générale de la résidence d'état, le premier responsable de cette institution nous intimera l'ordre de prendre rendez-vous. Il ne voulait rien entendre, préférant se donner rendez-vous avec la loi du silence, en dépit du bruit ravageur qui commençait à naître sur les chantiers de la colère, non loin de là. Qui y a-t-il donc à cacher ? La loi a-t-elle été piétinée ? Nous n'en savons rien, sauf que désormais l'affaire qui oppose Union Agro au wali d'Alger prend une autre dimension et se joue sur un terrain vraisemblablement “miné”. A rappeler aussi que sur ce même site, à fort potentiel touristique, Brahim Hadjas avait émis le souhait de réaliser un complexe dans ce sens, comme le souligne son collaborateur, M. Taha Hichem. Du côté de Bouchaoui-Marine, à quelques mètres de la plage les dunes, sur un site paradisiaque, un bras de fer est silencieusement engagé. A. W.