Les commerçants de la résidence d'Etat de Moretti ont tenu, hier, un sit-in afin de s'opposer, selon eux, à la décision de justice de la cour de Blida, rendue le 6 décembre 2005, tranchant sur l'expulsion de leurs locaux commerciaux. Ils interpellent, à cet effet, les plus hautes autorités du pays, notamment le président de la République, afin que cette expulsion soit annulée et que justice leur soit rendue. Selon l'un d'eux, propriétaire d'un restaurant-pizzeria, au nom de Achour, un ordre d'expulsion leur a été notifié par un huissier de justice, le 28 janvier 2006. Or ces commerçants estiment être dans leur droit de défendre leur cause en raison des contrats qui les lient à l'entreprise, d'autant qu'ils sont ses ex-travailleurs. Les protestataires rappellent : « Nous sommes des travailleurs ayant entre 15 à 30 ans d'ancienneté, qui ont démissionné, en 1992, sans aucune indemnité de l'employeur, l'EGT Sahel, pour bénéficier de la libre gérance des locaux commerciaux. » Ils géraient, depuis cette date, des restaurants, des salons de thé, des pizzerias, des kiosques... Ces commerçants affirment qu'ils sont en possession d'actes notariés leur permettant d'exercer en toute légalité leurs activités, sans autre précision. « A cette époque, on nous a promis que nous serons des acquéreurs une fois la cession effective », se rappelle Achour, qui estime qu'ils ont fait l'objet d'une « arnaque ». « Nous avons perdu nos emplois et nos unités », se lamente-t-il. Aux yeux de ces commerçants, la justice les a déboutés dans le procès qui les a opposés à la résidence d'Etat. « La justice nous a refusé une expertise pour évaluer le manque à gagner des huit années de fermeture et s'est empressée de nous expulser », décolèrent-ils. D'autant plus que, ont-ils estimé, leur activité a été très affectée par la fermeture de ce site au grand public. « Depuis que ce site est devenu une résidence d'Etat, en 1997, nous sommes sous embargo », déplore Achour. Pour rappel, le site concerné est devenu, aujourd'hui, une structure qualifiée de « zone de résidence d'Etat ». Les protestataires revendiquent, aujourd'hui, un statut et des conditions légales pour exercer leurs activités. « Nous exigeons une solution contre l'expulsion », soutient Achour. Celui-ci rappelle qu'ils ont frappé à toutes les portes sans qu'aucune solution leur soit proposée. « Nous avons été reçus par deux fois par la chefferie du gouvernement, mais sans suite », regrette-t-il. Pour cette fois, ces commerçants disent être déterminés à aller jusqu'au bout, quitte à mourir sur les lieux, pour sauver leur gagne-pain.