Des frappes israéliennes sur les positions palestiniennes ont fait au moins huit morts, hier, dans la bande de Ghaza, d'où de nouvelles salves de roquettes ont visé Israël, dans une escalade armée qui ne donne aucun signe d'apaisement. Frappes israéliennes contre roquettes palestiniennes: la spirale de la violence est de retour et, hier matin, les sirènes d'alerte ont retenti dans plusieurs villes israéliennes aux alentours de Ghaza, dont Ashkelon, après de nouveaux tirs de roquettes qui ont précipité dans la foulée des bombardements israéliens sur l'enclave. Ces frappes israéliennes ont fait jusqu'à présent huit morts, dont des membres des forces al-Qods, la branche armée du Jihad islamique, selon ce dernier. Cela porte à 18 le nombre de Palestiniens tués depuis mardi dans des opérations israéliennes visant le groupe armé, en incluant un commandant de l'organisation et son épouse. Mardi matin, l'armée et les services de renseignement intérieur (Shin Beth) israélien avaient mené une opération ciblée contre ce haut commandant du Jihad islamique, Baha Abou al-Ata, et son épouse Asma, dans leur appartement du nord-est de la bande de Ghaza. Le Jihad islamique, groupe armé présent à Ghaza mais ne contrôlant pas l'enclave —celle-ci est aux mains du Hamas, un aautre mouvement islamiste—, a lancé dans la foulée un barrage de roquettes sur Israël, sans faire de mort. Depuis mardi, au moins 250 roquettes ont été tirées de Ghaza vers Israël, selon le bilan de l'armée israélienne, qui a dit avoir intercepté 90% de ces projectiles grâce à son système antimissile «Iron Dome». Une roquette a endommagé une maison, une autre une usine, et une autre encore a frappé une autoroute, passant à quelques mètres de foudroyer des voitures en circulation. Mardi, des écoles, collèges, universités et autres institutions publiques avaient été fermés jusqu'à Tel-Aviv, située à environ 70 kilomètres de Ghaza. Mercredi, tous les établissements publics le sont restés dans un rayon de 40 km autour de l'enclave palestinienne. Agé de 41 ans, père de cinq enfants, Baha Abou Al-Ata avait rejoint les rangs du Jihad islamique dans les années 1990 et était son commandant pour le nord de Ghaza. Le Hamas et Israël se sont livré trois guerres dans l'enclave depuis 2008. Mais ce groupe, contrairement au Jihad islamique, avait approuvé une trêve négociée par l'entremise de l'ONU, de l'Egypte, pays frontalier de Ghaza, et du Qatar, émirat du Golfe qui entretient à la fois des relations avec les groupes ghazaouis et Israël. Pour tenter de freiner cette escalade de violence, l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Nickolay Mladenov, est attendu au Caire pour des discussions avec les Egyptiens, qui bénéficient d'une forte influence sur Ghaza et de relations officielles avec Israël, a indiqué une source diplomatique. «La situation reste très compliquée et le risque d'escalade est élevé», a souligné cette source. A Londres le Foreign office a soutenu «les efforts de l'ONU et des Egyptiens» en vue d'une «désescalade rapide».