Le film documentaire «Nar» (feu), une oeuvre explorant la violence extrême de l'immolation par le feu qu'elle tente de déchiffrer à travers les témoignages de survivants, de la réalisatrice Meriem Achour Bouakkaz a été projeté au public samedi soir à Alger. D'une durée de 52mn, « Nar » a été présenté dans la sélection de films hors compétition du 10e Festival international du cinéma d'Alger (Fica) qui a pris fin samedi. Dans ce film, la réalisatrice donne la parole a des citoyens algériens qui ont survécu à une tentative de suicide par immolation en essayant de comprendre ce choix d'une extrême violence. Les témoignages des survivants convergent vers un profond désespoir et un malaise social omniprésent résultant de divers problèmes comme le chômage, la promiscuité, le problème de logement, ou encore le manque d'infrastructures sportives et culturelles dans des zones parfois très isolées. Pour ces survivants qui reviennent d'une expérience traumatisante, ce choix résultant d'un profond désespoir s'est imposé parfois comme «ultime recours», après des tentatives d'immigration clandestine ou après avoir épuisé toutes les voies pour trouver des solutions à leurs problèmes. Le documentaire donne également la parole à des familles endeuillées par la perte d'un fils ou d'un frère qui a choisi le feu pour crier son désespoir. Lors de cette dernière soirée de projection du Fica, la réalisatrice Fatima Ouazene a également présenté son court métrage de fiction «Décennie noire» relatant en 12mn l'histoire d'un père de famille qui décide de marier ses filles discrètement dans une mosquée de crainte que ces dernières ne soient kidnappées par un groupe terroriste.