Au Premier jour de campagne, les candidats ont connu des fortunes diverses, mais au final, ils ont bel et bien démarré leur périple électoral, censé durer trois bonnes semaines. Dans le lot des candidats, Abdelmadjid Tebboune aura eu le moins bon départ. Annoncé à Adrar, il a finalement dû reporter son voyage, en raison, dit-on, de la présence de deux autres candidats dans la même ville. C'est d'ailleurs, l'anecdote de cette entame de campagne, au sens où trois des cinq candidats ont eu la même idée. Adrar aura été la destination prisée des candidats pour ce premier jour. Pour rester dans la campagne de Tebboune, l'on apprend que l'ancien Premier ministre fera sa sortie aujourd'hui et ce sera à Adrar, bien entendu. Pour «sauver» la journée, l'ancien ministre du Tourisme, Hassene Marmouri, soutien déclaré de Abdelmadjid Tebboune, a animé une rencontre improvisée à l'hôtel Dar Eddiaf à Alger. Pour les autres prétendants à la magistrature suprême, ils ont bel et bien réalisé comme prévu les activités programmées. Ainsi, le secrétaire général par intérim du RND, Azzedine Mihoubi et le président du Front el-Moustakbal, Abdelaziz Belaïd, ont jeté leur dévolu sur la wilaya d'Adrar. Une wilaya choisie eu égard au «grand nombre de zaouïas qu'elle compte», fondées et dirigées par le défunt grand érudit (Wali salih) Cheikh Mohamed Belekbir. Le Sud a charmé aussi le président du parti Talaïe El Hourriyet, Ali Benflis, qui, de son côté, s'est rendu à la wilaya de Tamanrasset après un passage à Tlemcen. Seul le président du Mouvement El-Bina El Watani, Abdelkader Bengrina a opté pour Alger afin d'inaugurer sa campagne. Un choix, faut-il le signaler, plutôt audacieux, sachant que la capitale enregistre le plus de manifestations anti-élection. Ainsi, pour un début, Mihoubi et Belaïd ont eu une activité presque rituelle, au point où le premier en est sorti en larmes. En se rapprochant des enseignants et étudiants des zaouïas. Les deux prétendants cherchaient une bénédiction pour le reste du parcours. Ils se sont mêlés également à la population locale. Benflis a réussi à tenir deux meetings en une seule journée. Face à ses sympathisants, il a fustigé l'ancien pouvoir, en lui portant «la responsabilité de la situation actuelle du pays». De son côté, Bengrina a préféré effectuer une tournée symbolique dans les principales avenues et places du centre de la capitale afin de se rapprocher des jeunes pour écouter leurs préoccupations et leurs attentes et tenter de les convaincre par son programme. Si chaque candidat a usé de sa propre stratégie pour expliquer son programme électoral et a tenté, par là même, de convaincre les électeurs potentiels de voter pour lui, le point commun entre eux, à travers les meetings et les rencontres d'hier, était l'appel à se rendre aux urnes en masse le jour du scrutin. Par ailleurs, l'impression générale après cette première journée, est que les candidats ont pu se rendre aux destinations choisies et ont pu surtout aller à la rencontre des citoyens, sans que cela n'entraîne des problèmes de sécurité. Malgré les tentatives de chahuter les sorties électorales des candidats, il convient de mettre en évidence un niveau civisme qui a permis d'éviter des situations de violence physique. Mieux encore, un large appel à «la retenue et au respect, aussi bien, des candidats que de leurs sympathisant» a été largement relayé sur les réseaux sociaux hier. L'appel mentionne, notamment, «la liberté d'exprimer son choix pour ou contre l'élection». Un acquis démocratique pour l'Algérie au-delà du résultat de l'élection. A signaler tout de même quelques comportements de rejets de la campagne et de l'élection présidentielle. A ce titre, Benflis a été chahuté et hué à Tlemcen, alors que la tournée de Bengrina a été marquée par l'intrusion de jeunes hostiles au vote. Dans ce même contexte, le Haut commandement de l'ANP a indiqué samedi, dans un communiqué, avoir «donné d'amples instructions et les orientations nécessaires à toutes les Forces et les services de sécurité concernés pour garantir les conditions adéquates et permettre au peuple algérien de participer massivement à la campagne électorale en toute liberté et transparence».