La militante sahraouie, Aminatu Haidar, icône de la résistance pacifique au Sahara occidental et présidente de l'Association des défenseurs des droits de l'homme des Sahraouis (CODESA), a été reçue lundi par Horst Kohler, ancien envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental. Mme Haidar, qui effectue actuellement une visite en Allemagne, devrait poursuivre son vaste programme d'activités et de réunions dans plusieurs pays européens, organisé par la Fondation «Right Livelhood Foundation». Au cours de son séjour en Allemagne, Haidar s'est rendue au Bundestag (Parlement de la République fédérale d'Allemagne) où elle a dénoncé la grave situation des droits de l'homme dans les zones occupées du Sahara occidental, tout en exprimant sa plus grande préoccupation face à l'escalade des agressions et à la campagne de répression du régime d'occupation marocain contre la population civile sahraouie. La lauréate du prix «Prix Right Livelihood 2019», aussi connu comme «prix Nobel alternatif», a demandé aux députés de différentes forces politiques allemandes et aux membres du corps diplomatique accrédités à Berlin, l'intervention urgente de la communauté internationale, en particulier des pays de l'Union européenne, pour faire face aux pratiques illégales de l'occupant marocain sur le territoire sahraoui et à prendre des mesures pour «faire respecter les résolutions des Nations unies afin que le peuple sahraoui puisse exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance». Le «prix Nobel alternatif» a été décerné cette année à quatre défenseurs des droits de l'homme et du climat, dont la militante sahraouie Aminatou Haidar. C'est la toute première fois que «Right Livelihood» honore un lauréat du Sahara occidental. Les lauréats recevront leurs distinctions le è4 décembre, lors de la cérémonie du Prix «Right Livelihood» 2019 à Stockholm. Mme Haidar a souligné que l'intensification de la répression marocaine intervient à un moment crucial pour le processus de paix, marqué par l'absence de médiateur onusien et les obstacles marocains au travail de l'ONU sur le dernier territoire en voie de décolonisation en Afrique. «Outre les violations systématiques des droits de l'homme et la persécution incessante, il y a actuellement plus de 46 prisonniers politiques sahraouis illégalement reconnus coupables par le Maroc», a indiqué la militante sahraouie qui préside l'Association des défenseurs des droits de l'homme des Sahraouis (CODESA). «Je saisis également cette occasion pour faire une mention spéciale et rendre hommage à la jeune militante Mahfouda Lefkir, détenue illégalement pour le simple fait d'exprimer son rejet de la sentence prononcée à l'encontre d'un membre de sa famille», a encore dénoncé Mme Haidar, soulignant que «Mahhfouda Lefkir est emprisonnée depuis 10 jours et n'a pas pu recevoir la visite de ses proches». Elle a appelé, à cette occasion, les forces politiques et les organisations allemandes à «intercéder pour obtenir la libération immédiate de tous les militants sahraouis des droits humains détenus dans les prisons marocaines». De même, Aminatu Haidar a fait part de son inquiétude face aux «manœuvres» préconisées par certains pays européens, mentionnant clairement la France et l'Espagne, de violer les arrêts de la Cour de justice de l'UE et de continuer à maintenir l'exploitation illégale des ressources naturelles sahraouies à travers des accords commerciaux illégaux avec le Maroc. La militante a rappelé que «la justice européenne a été claire et énergique: le Maroc et le Sahara occidental sont deux territoires distincts ».