L'élection présidentielle du 12 décembre doit s'accompagner par la fin de la crise politique que traverse le pays depuis près d'une année maintenant. Elle livrera le nom du prochain chef de l'Etat qui présidera à ses destinées pour une période de cinq années. Disons-le tout de suite, son mandat ne sera pas de tout repos, mais il sera certainement des plus exaltants tant les défis à relever seront nombreux. Si la revendication populaire première à satisfaire consistera à démontrer que la rupture avec l'ancien système est définitivement consommée et que le pays a désormais mis les deux pieds à l'étrier pour le parachèvement d'une démocratie réelle qui garantirait le droit des libertés individuelles, il n'en demeure pas moins que dans cette Algérie qui reste à construire, il se posera l'éternelle question de la dépendance aux hydrocarbures. Une problématique autour de laquelle gravitent tous les indicateurs de l'économie nationale. Il suffit en effet que ce secteur qui la porte à bout de bras s'essouffle et c'est toute la machine qui se grippe. C'est l'état actuel dans lequel s'est retrouvé le pays. Plongé dans une féroce crise financière provoquée par l'effondrement des prix du pétrole qui a ravagé un Fonds de régulation des recettes de 70 milliards de dollars et des réserves de changes qui ont fondu de plus de 120 milliards de dollars entre 2014 et 2019. Une situation financière avec laquelle doit composer le prochain président de la République pour atteindre les objectifs fixés par la loi de finances 2020. Il y aura entre autres la délicate mission de maintenir le taux de croissance à hauteur de 1,8% et celui de l'inflation autour des 4%. Rappelons que les dernières statistiques ont montré qu'il avait atteint 2,2% en octobre malgré une planche à billets qui a tourné à plein régime. L'ancien gouvernement avait opté pour le financement conventionnel pour équilibrer le budget du pays. Une décision controversée car elle comportait le risque de provoquer son explosion. Force est de constater que le scénario du pire ne s'est pas produit. Ce qui n'est pas le cas pour le déficit commercial qui a continué à se creuser. Il aura aussi bien entendu la facture des importations qui continue à saigner l'économie nationale malgré toutes les décisions de les limiter et la promotion à la consommation des produits locaux. Des chiffres tout récents indiquent que la facture des produits alimentaires a reculé durant les neufs premiers mois de l'année, mais pas de manière significative. A peine 400 millions de dollars. La loi de finances 2020 prévoit de ramener la facture salée des importations à moins de 39 milliards de dollars. Elle doit se situer autour des 44 milliards de dollars d'ici la fin de l'année. Les revenus générés par les ventes de pétrole et de gaz qui constituent l'essentiel des rentrées en devises du pays sont attendues à la hausse. 35,2 milliards de dollars contre 34,5 milliards de dollars en 2019, et ce en raison d'une hausse des exportations des hydrocarbures, est-il prévu. Des cibles qui ne peuvent être atteintes qu'avec un prix du baril de pétrole d'un niveau satisfaisant. Il faudrait donc une conjoncture plus clémente. Le baril de Brent, référence pour le pétrole algérien, s'est hissé au-dessus des 64 dollars. Une dynamique qui pourrait être entretenue si l'accord sino-américain qui mettrait fin à la guerre commerciale entre Washington et Pékin était signé. Une aubaine qui faciliterait la tâche du prochain président…