La Kabylie, comme toutes les régions du pays, est en proie à la folle rumeur concernant la maladie du poulet. Démentie à plusieurs reprises, cette rumeur persistance menace tout simplement cette branche de la production animale. La rumeur sur la grippe aviaire et ses conséquences a fait son chemin dans le pays. Bien que les autorités, aussi bien administratives que sanitaires, ont multiplié les déclarations en vue de mettre fin à la rumeur, les consommateurs continuent à bouder les viandes blanches. Ces derniers jours, les producteurs ont dû revoir à la baisse et de façon drastique les élevages et ce sont autant de poulaillers qui risquent fort de fermer. Les gens ne se pressent plus devant les revendeurs de poulets et les aviculteurs disent être acculés à la ruine. C'est si vrai que sur le marché le plus important de vente en gros de poulet, Draâ Ben Khedda, le poulet est cédé souvent à des prix dérisoires. Selon un producteur: «...cette maladie, ou du moins son annonce, a fait que l'élevage est devenu une entreprise menant directement à la faillite». Et notre éleveur d'ajouter: «Quand on a une couvée de 2000 poussins au prix de 700 DA, voire plus, l'unité quand ce n'est pas les 20 DA; et quand on sait que l'aliment du bétail a atteint des prix exorbitants, alors, l'on comprend qu'au prix de gros actuel, les éleveurs aient décidé de baisser rideau». Un citoyen, peu au courant des arcanes des éleveurs, dira pour sa part: «C'est tant mieux pour les faibles revenus car ainsi ils pourront s'offrir souvent des viandes blanches. Pourvu que cette alerte à la grippe aviaire dure». Les acheteurs de gros, eux, parlent de mévente, ce qui est d'ailleurs confirmé par les détaillants, aussi il semble bien que la filière du poulet connaisse de sérieux problèmes, et en cas de persistance, cela risque fort de poser, dans un avenir immédiat, un problème réellement économique. Le pays, qui actuellement s'autosatisfait en cette production, va-t-il par la suite devoir se tourner vers l'importation? C'est ce à quoi les autorités doivent veiller, la culture de l'entraide avec la création des coopératives de production n'est pas étendue, pour ne pas dire inexistante, aussi il semble que, devant cette réelle menace qui plane sur le secteur, les aviculteurs se devront d'y penser et le ministère de l'Agriculture essayer de promouvoir l'idée des groupements et autres axes organisationnels en mesure d'amortir des chocs de cette nature.