«Un syndicat qui n'est pas représentatif n'a pas droit de cité», affirme le ministre. Il semblerait que le ministre de la Formation professionnelle, El Hadi Khaldi, craigne que le malaise que connaît actuellement la scène sociale affecte sérieusement son secteur. Les instructions qu'il a données, hier, aux directeurs de wilayas de la formation professionnelle traduisent son inquiétude quant à la menace de grève annoncée récemment par les cadres syndicaux de la Fédération nationale des travailleurs du secteur de la formation professionnelle et de la jeunesse et des sports. «Il faut instaurer le dialogue avec le partenaire social». «Un syndicat qui n'est pas représentatif n'a pas droit de cité». C'est ce qu'il a déclaré lors d'une courte intervention à l'ouverture de la réunion des directeurs de wilayas organisée à l'Infp d'El Biar. Le secteur de la formation professionnelle risque en fait de connaître un mois de février agité. Les cadres syndicaux de ladite Fédération, affiliée à l'Ugta, ont retenu le principe de recourir à une grève de trois jours les 18,19 et 20 février prochains, date de la rentrée de la session de février, pour faire aboutir leurs revendications. Un délai de près d'un mois a été accordé à leur tutelle, afin qu'elle satisfasse leurs doléances. Les cadres syndicaux de cette fédération, ont dénoncé le «marasme dans lequel végète leur corporation, le mépris affiché par la tutelle à l'égard des travailleurs et les sanctions infligées à certains élus syndicaux». Aussi, ils demandent le gel de toutes les sanctions infligées à certains cadres syndicaux, l'installation d'une commission pour l'élaboration du statut-type particulier qui englobe toute les catégories, la réactivation de la commission de dialogue et de concertation et l'élargissement de ses prérogatives de façon à concrétiser les points conclus durant les réunions précédentes. Les 32.000 travailleurs que compte le secteur de la formation professionnelle revendiquent également l'accélération de la distribution de logements déjà prêts, destinés aux travailleurs. Mais leur revendication principale est l'augmentation des salaires. Une revendication que la majorité des travailleurs de la Fonction publique soulève à ses responsables. Les travailleurs de l'éducation comme ceux de l'enseignement supérieur et les vétérinaires, se sont tous levés pour réclamer une révision salariale. De leur côté, les ministres de ces secteurs se sont désengagés de cette responsabilité en envoyant la balle au gouvernement qui est le seul, selon eux, à pouvoir trancher cette question. Outre la menace de grève, le ministre a tenu à instruire les directeurs sur la nécessité d'ouvrir les portes des centres aux demandeurs de formation en leur facilitant les inscriptions. Le nombre de postes pédagogiques offerts en formation résidentielle pour la rentrée de février 2006 est de 79 920. Selon les directeurs, les formations des branches de l'informatique et des techniques administratives et de gestion restent prédominantes. Les formations liées aux domaines du bâtiment, des travaux publics et de l'hydraulique ont connu également une nette augmentation. L'agroalimentaire a enregistré, selon les statistiques du ministère, une évolution de 64,5% pour un effectif de 1370 stagiaires et apprentis. Pour le Btph, la hausse est de 26,1% pour un effectif de 31 350 stagiaires et apprentis. M.Khaldi a insisté par ailleurs sur la préparation des 2e Olympiades nationales des métiers de la formation professionnelle et de l'artisanat. Celles-ci auront lieu le 8 avril prochain.