C'est la septième explosion du genre depuis 1995. La capitale sera privée de gaz de ville durant les prochains jours. C'est là une conséquence directe de l'explosion qui s'estproduite dans la nuit de dimanche auniveau du gazoduc Hassi-R'mel-Cap-Djinet qui traverse la commune d'Aomar, à 22 km au nord-ouest de Bouira. La coupure de gaz naturel, déjàressentie au niveau des wilayas du centre, à l'image de Tizi Ouzou, Boumerdès, Tipaza, Blida et dans la banlieue est de la capitale, va s'étendre bientôt à la capitale. Des sources dignes de foi ont indiqué à L'Expression que la probabilité que la pénurie de gaz puisse toucher Alger est inévitable. «C'est juste une question de temps», soulignent nos sources qui précisent que la coupure peut intervenir à tout moment. Le scénario s'annonce déjà catastrophiquepour plusieurs raisons. La première est d'abord climatique. Ilfaut savoir que plusieurs foyers sont dépendants de cette source d'énergie pour se réchauffer en hiver, ce qui serait impossible au moins pour les prochains jours, malgré les efforts des services de Sonatrachquiont commencé l'opération deréparation du tronçon détruit.Une tension sur les bouteilles de gaz butane estdéjà signalée dans plusieurs régions du centre du pays. Naftal sera-t-elle en mesure de faireface à cettepression? Contacté hier pas nos soins, un responsable au niveau de cette entreprise, nous aaffirmé que«la situation n'est pas inquiétanteetlogiquement iln'y aura pas de perturbation». A en croire la même source, le problème ne se pose pas, Naftal sera capable d'acheminer des quantités correspondantes à la demande locale par les distributeurs locaux. Par ailleurs, il est important de noter queles centrales électriques en Algérie dansleur totalité fonctionnent au gaz, d'où le risque de voir un autre problème ressurgir, il est en rapport avec la distribution d'électricité. Depuis l'incident d'Aomar, ces centrales sont alimentées au fuel. Mais avec ce carburant, ces installations ne fonctionnent pas à plein régime. Cequi pourrait conduire les services de la Sonalgaz à recourir à des opérations de délestage, d'autant que l'ensemble des ménages vont se rabattre sur l'électricité pour compenser le gaz naturel. Hier déjà, certains quartiers de la capitale ont connu des coupures d'électricité. Cela dit, ce sont les installations industrielles qui sont les plus touchées. En effet, l'on annonce déjà une coupure de gaz pour toutes les cimenteries du centre. Cela sans parler des zones industrielles qui ont vu leur production stoppée. Les activités de plusieurs usines seront donc pratiquement gelées pendant quatre jours. Un énorme manque à gagnerpour beaucoup d'opérateurs de la région.Il est à noter que le sabotage dugazoducd'Aomar,constitue la septième explosion du genre depuis 1995.Ce tronçon est classé par les pouvoirs publics parmi les 11 sites industriels à haut risque, c'est-à-dire représentant un grand danger pour la population d'Alger (explosions ou incendies). La listecontientaussi la raffinerie de Baraki et la centrale électrique de Bab Ezzouar. Le ministre de l'Energie avait indiqué dans l'une de ses sorties médiatiques, que les investissements en hygiène sécurité et environnement (HSE) sont de l'ordre de 1,2 milliard de dollars au cours des deux prochaines années dont plus de 50% concernent l'amélioration de la sécurité des unités industrielles. Cet effort est déployé pour une meilleure prise en charge de cette fonction devenue une préoccupation majeure au sein de la compagnie nationale depuis l'explosion survenue au complexe de liquéfaction de Skikda, en janvier 2004, qui avait coûté la vie à des travailleurs de Sonatrach. Enfin, nos sources indiquent que la situation se normalisera à partir de samedi prochain.