Le FLN a annoncé, hier, dans un communiqué sanctionnant la réunion de son bureau politique, qu'il tiendra son 11e congrès ordinaire dans les délais réglementaires. Cet important rendez-vous sera organisé en mai prochain. Le parti a également salué l'appel au dialogue inclusif lancé par le président de la République. Il a aussi appelé les militants à apporter leur soutien à la direction du parti. La réunion devait également déboucher sur la désignation du candidat du parti au poste de la présidence du Conseil de la nation, devenu vacant suite à la démission de l'ex-chef de l'Etat par intérim. C'est, en effet, l'un des points à l'ordre du jour de cette réunion. Il est à noter que le renoncement de Abdelkader Bensalah, issu du tiers présidentiel, à son poste de président du Sénat, a suscité la convoitise des sénateurs du FLN, à l'image de Abdelouaheb Benzaïm et Mahmoud Kasri, élus sur la liste de la wilaya de Laghouat et se réclamant «badissia-novembria» ! Ainsi, semble-t-il, le parti majoritaire au Parlement veut récupérer la présidence de la chambre haute, généralement attribuée au RND. Dans ce contexte, le bureau du Conseil d la nation devait se réunir pour confirmer la vacance du poste, qui sera pourvu par voie électotale dans les prochains jours. Selon l'article 6 du règlement intérieur du Conseil de la nation, son président est élu à bulletin secret. En cas de pluralité de candidats, le candidat ayant obtenu la majorité absolue est déclaré élu. La tenue d'une session extraordinaire pour élire un secrétaire général du parti, figurait également à l'ordre du jour de ladite réunion. Confronté à une crise aiguë, le FLN se cherche. Très optimiste, un ex-membre du bureau politique et du comité central, Saïd Lakhdari, a indiqué, hier, que «le FLN se devait de faire son mea culpa, assainir ses rangs des arrivistes et autres opportunistes de tous bords ainsi que des tenants de l'argent sale pour qu'il puisse reprendre doucement sa place sur l'échiquier politique, en attendant le verdict des prochaines échéances électorales, locales et législatives». «La bande à Mohamed Djemaï doit aussi partir», a-t-il ajouté. L'actuelle direction se trouve face à une situation inédite et très contestée. Plusieurs voix se sont élevées au sein du parti pour demander la tête de Ali Sediki, secrétaire général par intérim. Ce dernier tente de s'accrocher. Depuis le 22 février, l'ex-parti unique, promis au musée par le Hirak, se débat pour se repositionner afin de trouver sa place dans la nouvelle reconfiguration politique qui reste à construire. D'après certains observateurs, la convoitise que nourrit le FLN envers le nouveau président de la République, membre du comité central tout comme le Premier ministre, mais élu sans le soutien du parti, tient au fait que le chef de l' Etat aura besoin d'une base politique et de l'actuelle majorité parlementaire pour mettre en oeuvre son chantier de réformes (faire adopter les amendements qu'il compte apporter à la loi électorale et faire éventuellement réviser la Constitution via le Parlement). Par ailleurs l'actuel bureau politique est mis en demeure par les clans adverses de convoquer la session extraordinaire pour élire un nouveau SG, sous peine «de subir le sort de la direction pilotée par Mouad Bouchareb». D'après certaines indiscrétions, le prochain congrès ordinaire du FLN se tiendra en mai ou juin prochain.