«La poursuite de l´escalade de ce nouveau conflit pourrait avoir des conséquences désastreuses.» «Pour défendre les droits de tous ceux qui ont été touchés, nous appelons les autorités de tous les pays concernés à juger les responsables, qu´ils aient abusé de la liberté d´expression ou qu´ils aient commis des actions violentes au lieu de chercher recours auprès de la justice». C'est en ces termes qu'ont réagi des professeurs d'universités américaines et des représentants d'associations en France suite à la publication de caricatures attentatoires au Prophète Mohamed (Qsssl). Dans un communiqué dont l'Expression détient une copie, les professeurs considèrent qu'au moment où l´humanité a besoin de connaissance pour garantir une coexistence pacifique, la propagation de ces caricatures, «a renforcé l´ignorance et le racisme envers les musulmans et a incité à la violence contre les citoyens européens et leurs intérêts dans plusieurs pays arabes et musulmans». «Nous appelons à une présentation sérieuse du Prophète de l´Islam par l´Occident qui serait en conformité avec ce qu´il y a de mieux dans la tradition intellectuelle de l´Occident». Beaucoup de gens dans le monde musulman, lit-on dans le communiqué, ont été impressionnés et inspirés par l´engagement et l´analyse rationnelle qui ont été démontrés dans la pensée occidentale, depuis le siècle des Lumières. Des écrits sur l´Islam par des auteurs tels que les défunts Maxime Rodinson et Montgomery Watt, biographes français et britannique du Prophète Mohamed (Qsssl) sont considérés par de nombreux musulmans et non musulmans comme des modèles d´érudition. La publication de ces caricatures a été défendue par certains en Occident au motif de la liberté d´expression. Cependant, la liberté d´expression, pour les rédacteurs du communiqué, peut développer la compréhension seulement si elle est exercée avec une rigueur intellectuelle, une responsabilité sociale et une intégrité morale. «Présenter le Prophète Mohamed (Qsssl) comme un symbole du terrorisme, comme cela a été fait dans l´une des caricatures, n´est pas différent d´une présentation du prophète Moise comme un symbole des actions des Israéliens d´extrême droite à l´égard des Palestiniens, association qui serait à juste titre condamnée comme étant antisémite et interdite par les lois de nombreux pays européens», souligne le communiqué qui ajoute que «les musulmans n´ont jamais blasphémé Jésus-Christ pour les nombreuses atrocités qui ont été commises dans le monde entier au nom du christianisme». Les rédacteurs du communiqué estiment que «dans un monde si fortement polarisé, la poursuite de l´escalade de ce nouveau conflit pourrait avoir des conséquences désastreuses». La publication d´une série des caricatures dans un certain nombre de journaux occidentaux a causé la colère des musulmans du monde entier. Les réactions suscitées jusqu´ici, se sont traduites en grande partie, par des manifestations et des drapeaux brûlés, par des condamnations de la part des représentants de gouvernements et l´appel au boycott de produits, et par les attaques de plusieurs ambassades européennes au Moyen-Orient.