Plusieurs actions de protestation ont été enregistrées, hier lundi, dans la wilaya de Tizi Ouzou. En effet, des centaines de travailleurs exerçant à l'Etrhb-Haddad ont observé un sit-in de protestation devant le siège de la wilaya de Tizi Ouzou, alors que les employés de l'ADE (Algérienne des eaux) ont renoué avec la grève illimitée. Pour leur part, les travailleurs exerçant dans le cadre du dispositif du pré-emploi (DAS) ont revendiqué, hier, le même statut que ceux du filet social. Les travailleurs de l'Etrhb-Haddad ont lancé, hier matin, devant le siège de la wilaya, de Tizi Ouzou un véritable cri de détresse. Ils ont interpellé le premier magistrat de la wilaya, afin de transmettre leurs doléances aux plus hautes autorités du pays. Dans la seule wilaya de Tizi Ouzou, ils sont plus de 5 000 travailleurs de l'Etrhb Haddad, qui vivent depuis plus de sept mois dans une situation socioprofessionnelle des plus incertaines et des plus précaires. C'est ce qu'a confirmé le représentant des protestataires, hier, en marge de leur rassemblement de protestation, qui a précisé que depuis le mois de juillet dernier, les 5000 employés de l'Etrhb Haddad n'ont perçu aucun salaire. « Nous avons passé 7 mois sans avoir perçu aucun salaire, ce sont de ce fait pas moins de 5000 familles qui sont restées sans ressources, nous sommes vraiment désemparés », a souligné, avec dépit, le représentant du collectif des travailleurs de l'Etrhb Haddad qui a profité de cette occasion pour interpeller Mahmoud Djemaâ, wali de Tizi Ouzou afin que ce dernier use de ses prérogatives pour trouver une issue à leur situation désespérée. Le même représentant des travailleurs a affirmé qu'en plus du problème des salaires de 7 mois restés impayés à ce jour, ils buttent aussi sur une multitude d'autres problèmes comme l'absence totale de conditions de travail, la suppression du transport des travailleurs, voire même la suppression de la cotisation à la sécurité sociale depuis que Ali Haddad, patron de ce groupe a été incarcéré. Les travailleurs de l'Etrhb Haddad ne savent désormais plus à quel saint se vouer. Ils sont livrés à eux-mêmes et disent que « l'administrateur désigné par l'Etat pour gérer les affaires du Groupe ne semble pas avoir réussi à mettre un terme à leur calvaire ». Par ailleurs, les travailleurs de l'ADE (Algérienne des eaux) sont de nouveau entrés en grève illimitée depuis hier, a-t-on appris. Il s'agit d'un débrayage qui entre en vigueur pour deux raisons. D'abord, indiquent les concernés, les employés n'ont pas encore perçu le salaire du mois de décembre dernier avec donc un retard de 13 jours. La seconde raison de cette décision de recourir de nouveau à la grève illimitée prise lors de l'assemblée générale tenue par le Conseil syndical des travailleurs de l'ADE de Tizi Ouzou, dimanche dernier, est la non-transmission aux concernés du protocole d'accord signé entre les directeurs des ADE et les représentants du ministère portant sur la hausse des salaires des travailleurs. Il faut préciser qu'en dépit de l'observation de cette grève illimitée, les travailleurs de l'ADE assurent, bien entendu, le service public minimum. En outre, et toujours au volet des actions de protestation enregistrées, hier, dans la wilaya de Tizi Ouzou, il y a celle des employés dans le cadre du Dais, dépendant de la direction de l'Action sociale de la wilaya de Tizi Ouzou. Les concernés dont certains exercent depuis plus de 10 ans sont toujours dans une situation professionnelle instable avec des salaires insignifiants de 5000 DA, selon les déclarations de quelques-uns parmi eux, comme ceux qui travaillent dans les administrations locales de la daïra d'Azazga entre autres. Ces derniers ont exigé, hier, de bénéficier de la même opération de permanisation que celle dont ont bénéficié, récemment, les travailleurs exerçant dans le cadre de l'Agence nationale de l'emploi de jeunes (Anem). Il faut rappeler que la semaine dernière, le directeur de l'emploi de la wilaya de Tizi Ouzou a indiqué qu'il y a de fortes chances pour que les travailleurs, exerçant dans le cadre du pré-emploi et dépendant de la DAS, bénéficient de postes de travail fixes, une fois que l'opération de leur intégration à la direction de l'emploi sera concrétisée. Etrhb : les ouvriers ferment l'autoroute Les travailleurs du groupe Etrhb ont fermé l'autoroute au niveau du tunnel de Bouzegza. Le personnel du groupe celui-ci étant dans le collimateur de la justice, exige le paiement de ses arrièrés. «Depuis 7 mois, nos mensualités sont bloquées. Nous ne pouvons pas assumer les erreurs des autres. L'Etat doit prendre les mesures pour nous rétablir dans nos droits» ont-ils clamé. Précisons que le groupe est dans l'expectative depuis l'arrestation de son actionnaire majoritaire, Ali Haddad. Il a la charge de la mise à niveau du tronçon autoroutier situé entre Bouira et Lakhdaria, un projet qui traîne depuis plus de 10 ans sans connaître de dénouement.