Les travailleurs de pré-emploi de Boumerdès, de Tizi Ouzou et de Ain Defla ne décolèrent toujours pas. Ils ont observé, hier, des sit-in pour réclamer la satisfaction de leurs revendications et dénoncer le silence des responsables du secteur quant à la prise en charge de leurs problèmes. A Boumerdès, ils étaient, en effet, des dizaines à venir clamer leur colère et réclamer la réintégration de leur camarade Amor Abdelkader, mais également responsable de la section de wilaya de l'union des travailleurs de pré-emploi, affiliée au Snapap. Il a été radié de son poste d'emploi en raison notamment de son engagement pour défendre la cause de cette catégorie de travailleurs qui, selon eux, tend à se précariser. Notons que ce représentant avait été radié par le P/APC de Chabet El Ameur où il travaille au bureau de vote et a été intégré quelques semaines après suite aux mouvements de protestation enclenchés devant le siège de la wilaya et la direction de l'emploi. Ils exigent, outre cela, le versement de leurs salaires à temps et le payement des travailleurs qui n'ont pas encore perçu leurs salaires depuis plusieurs mois. A Tizi Ouzou, les travailleurs du pré-emploi ont répondu massivement à l'appel lancé par le comité national de défense des intérêts de cette catégorie de travailleurs. Dès la matinée, ils étaient plusieurs dizaines de jeunes filles et de garçons, engagés par des contrats de pré-emploi à étaler leur colère sur la place publique en organisant un sit-in devant le siège de la wilaya. La raison ? Comme leurs pairs à travers le territoire national, ils réclament leur intégration dans leurs postes respectifs, que certains occupent depuis près de deux années, la réintégration de ceux dont les contrats sont arrivés à échéance sans conditions, notamment celle liée à l'âge de 35 ans, contrainte dont ils demandent la suppression Au fil des heures, la colère des protestataires est allée crescendo. Ils ont refusé de rencontrer la représentante de la direction de l'emploi, exigeant de rencontrer le wali ou tout au moins son chef de cabinet. Face au mutisme observé par les autorités de wilaya à leur égard, les protestataires sont passés à une autre étape. Ils ont procédé carrément à la fermeture de l'axe routier qui longe le siège de la wilaya, suite à quoi ils ont été de nouveau invités au dialogue. Une délégation de six représentants devait être reçue à la wilaya, durant l'après-midi. Par ailleurs, plus de 200 jeunes des deux sexes activant dans le cadre du pré-emploi se sont rassemblés, hier matin, devant le siège de la wilaya d'Aïn Defla pour dénoncer leur situation inchangée, malgré les multiples promesses faites par les responsables. Ces manifestants, tous des diplômés universitaires, demandent leur intégration dans les différents secteurs qui les emploient. «Nous accomplissons le gros du travail et percevons les plus faibles rémunérations», révèle le porte-parole de ces contestataires, en signalant que le provisoire a assez duré et qu'il est temps que le ministère du Travail mette en pratique ses engagements vis-à-vis de cette catégorie. Certains jeunes demandent à être fixés sur leur avenir professionnel puisqu'aucune garantie ne leur est fournie dans le cadre de ce dispositif. Une délégation a été reçue par les responsables de la wilaya, alors que les autres manifestants brandissaient des pancartes sur lesquelles on peut lire : «Pas d'intégration, pas de vote». Les travailleurs de pré-emploi ne semblent pas prêts à cesser leur mouvement de protestation enclenché depuis, maintenant, près d'un an, et menacent d'investir la rue prochainement, notamment en observant un rassemblement devant le siège du département ministériel du travail et de la Sécurité sociale à Alger.