Les quelque 15 000 avocats du pays ont senti la moutarde leur monter au nez à la suite de la toute dernière mesure du pouvoir, à savoir l'instauration d'autre taxe que les avocats devront payer sans autre forme de procès. Un peu partout à travers les conseils régionaux, les robes noires véritablement en colère, ont crié leur ire contre le système qui ne veut pas comprendre que l'Algérie vit désormais une vie nouvelle. Lors de la suspension des travaux le mardi dernier, bien des choses ont été dites ou redites. Une vie nouvelle sous - entend que les choses ne sont plus comme avant. Les professions libérales sont toutes concernées par cette nouvelle qui a ébranlé ceux qui ont toujours rêvé de gagner leur vie, loin des tracas du secteur public. Les robes noires se plaignent déjà de la baisse des entrées vu que le citoyen n'arrive plus à s'attacher les services d'un conseil, car le niveau de vie chute de plus en plus. Que ce soit Ahmed Sai, le président des barreaux d'Algérie, ou le bâtonnier d'Alger, Abdelmadjid Silini ou encore celui de Sidi Bel Abbès, les avis se ressemblent et l'idée principale de leur suggestion est celle de retenir la taxe à la source. Pour maître Mostefa Bouchachi, «on n'apprend pas à un vieux singe à faire la grimace ! Le pouvoir ne veut pas changer. Il ne changera pas ! C'est comme ça et ça ne peut être autrement.» A défaut d'une légitime ire, il sourit comme s'il voulait montrer sa belle dentition blanche. Maître Khadidja Moslem, avocate de Aïn Allah (Alger) se dit triste qu'en 2020, «la taxe a été offerte en guise de cadeau de la fin d'année 2019. La solution est là, à portée de main, sans affrontement, ni déchirement : la retenue à la source !» lance- t- elle avec un éblouissant sourire qui la rend plus sympathique, malgré la mauvaise nouvelle qui hante les robes noires. Pour maître Ahmed Lotfi Saïdi, «il est important pour toute la corporation, de rester unis, de résister à cette injustice et d'être prêt à la riposte». D'autres conseils se sont contentés de hausser les épaules. Papa ? Oui ! Monsieur ? Jamais ! Saloua, la brave juge nous aborda un jour pour attirer notre attention sur le fait que monsieur était mécontent de ne pas voir son nom sur notre canard, lorsqu'elle présidait son audience correctionnelle. Nous proposâmes à Mme la présidente de fixer rendez-vous mardi, sur la page «neuf» du canard, la réponse au courroux du sympathique mari. Effectivement, sur «L'œil au palais» du mardi suivant, la réponse fut donnée à l'époux comme suit : Dans notre édition du 12 du mois courant, nous avons donné les coordonnées de Saloua, la présidente de la section pénale du tribunal. Comme pour toutes les magistrates, nous donnons exclusivement le nom de famille du père de la juge car c'est lui qui l'a envoyée à l'université pour en faire une magistrate, contrairement au mari qui rêve de la laisser à la maison, privant ainsi, la magistrature d'une immense juge C'était il y a longtemps, Saloua est, en ce moment, à la Cour suprême. Comme c'est une lectrice assidue de cet espace, à la fin de la lecture de ces nostalgiques lignes, elle devrait se marrer de l'anecdote qui lui a donné des ailes pour mieux survoler de sa classe, la sublime magistrature, depuis !