La très contestée réforme des retraites du président français Emmanuel Macron a été présentée en Conseil des ministres, date choisie par ses opposants pour organiser des grèves et des manifestations. Le dirigeant de la Confédération générale du travail (CGT), Philippe Martinez, a juré de «tenir jusqu'au retrait» de la réforme. Mais une fois le texte adopté en Conseil des ministres, ce sera au Parlement d'en décider. Au 51e jour d'un mouvement entamé le 5 décembre, l'intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC, Solidaires, FSU et organisations de jeunesse) espéraient «une mobilisation maximale» et prévoyaient de «poursuivre et amplifier les actions». La journée a été rythmée par de nombreuses manifestations partout en France. A Paris, le cortège a traversé le cœur de la capitale, s'élançant en fin de matinée de la place de la République vers celle de la Concorde, où sa dispersion a eu lieu à 19h00. Anticipant de possibles «violences et dégradations», le préfet de police Didier Lallement a fait savoir qu'il «mobiliserait des moyens humains et matériels significatifs», tout en appelant «à la responsabilité de chacun» afin d'éviter de tels incidents. La tension est montée d'un cran cette semaine, avec des coupures d'électricité revendiquées par la CGT-Energie, dont des militants ont été brièvement placés en garde à vue. Le gouvernement a aussitôt réclamé des sanctions, et M. Martinez l'a accusé de «jeter de l'huile sur le feu». Dans les transports, après un quasi-retour à la normale ces derniers jours, le trafic sera de nouveau perturbé à la SNCF (chemins de fer) et à la RATP (transports publics parisiens), en particulier dans le métro. Dès leur adoption en Conseil des ministres, les deux projets de loi visant à créer un «système universel» de retraite par points seront transmis à l'Assemblée nationale. En parallèle, les discussions se poursuivent entre gouvernement, syndicats et patronat sur des points-clés comme la pénibilité, le minimum de pension, les fins de carrière et l'emploi des seniors. Autant de sujets qui rendent incertain le coût final de la réforme, dont «l'équilibre d'ici 2027» est renvoyé à une «conférence des financeurs» censée trouver la martingale avant fin avril.